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Publié le 8 janv. 2024 à 7:00
Quelle sera la physionomie du commerce mondial d’ici à dix ans ? C’est l’exercice auquel s’est livré le cabinet international de conseil en stratégie Boston Consulting Group (BCG), dont les résultats sont publiés ce lundi. La recomposition des flux commerciaux entre les pays est déjà à l’oeuvre.
Comme le souligne François Candelon, directeur monde du BCG Henderson Institute, « nous sommes passés d’un circuit de Formule 1, où le niveau des coûts de production façonnait les chaînes de valeurs, à un circuit de rallye, où l’assurance et la résilience des chaînes sont prioritaires ». Les tensions géopolitiques actuelles et les risques liés au climat et aux catastrophes naturelles qui peuvent en découler dictent aujourd’hui les décisions d’investissement et à terme les flux commerciaux.
Régionalisation des échanges
Pour le BCG, le commerce mondial va continuer à croître. En moyenne, les échanges progresseraient de 2,8 % chaque année. Deux grandes tendances se dégagent. La Chine va nettement accroître ses échanges avec les pays de l’Asean (616 milliards de dollars de plus sur dix ans). Les flux entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis sont appelés à progresser de près de 320 milliards de dollars. Une hausse de 300 milliards de dollars des échanges entre les Etats-Unis et le Mexique est aussi attendue. En revanche, les échanges entre la Chine et les Etats-Unis, d’une part, et entre l’Union européenne et la Russie, d’autre part, vont nettement reculer.
« C’est bien à une régionalisation des échanges à laquelle nous allons assister. Elle est potentiellement plus forte en Amérique du Nord, où les trois pays de la zone de libre-échange USMCA sont moins intégrés que ne l’est l’Union européenne », explique François Candelon. Les pays d’Asie du Sud-Est seront parmi les grands gagnants du nouvel ordre commercial mondial. Le commerce de l’Asean, dans sa globalité, devrait croître en effet de 1.200 milliards de dollars au cours des dix prochaines années.
Les entreprises non chinoises réévaluant leurs chaînes d’approvisionnements, une partie des échanges entre la Chine et les pays occidentaux se déplace souvent dans les pays proches de la Chine. Rien que le commerce entre les pays de l’Asean et la Chine connaîtra une croissance impressionnante de plus de 600 milliards de dollars au cours de la décennie à venir.
Il est possible que d’ici à deux à trois ans, le commerce de la Chine avec les pays du Sud surpasse celui réalisé avec les pays développés.
François Candelon Directeur monde de BCG Henderson Institute
Si la Chine perd en compétitivité-coût, elle continuera d’exercer une forte influence sur le commerce mondial. « Il est possible que d’ici à deux à trois ans, le commerce de la Chine avec les pays du Sud surpasse celui réalisé avec les pays développés. Si l’Inde et le Mexique veilleront à ne pas trop dépendre de la Chine pour leur commerce, d’autres pays du Sud privilégieront avant tout leur croissance économique », explique François Candelon.
Pas de découplage Europe/Chine
Les Etats-Unis vont bien réduire leur dépendance vis-à-vis de ce pays. Ce ne sera pas le cas de l’Union européenne qui verra ses échanges progresser de plus de 130 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. « L’Europe a besoin de la Chine, ne serait-ce que pour ses terres rares », observe François Candelon.
Cette étude extrapole sur des tendances déjà bien identifiées qui sont à l’oeuvre aujourd’hui. Par exemple, que l’UE et les Etats-Unis n’auront plus d’échanges commerciaux avec la Russie, excepté pour leurs approvisionnements essentiels. De même, l’UE n’est pas censée conclure un nouvel accord commercial d’importance dans les dix ans à venir. Mais les scénarios évoqués peuvent être bouleversés « en fonction du résultat des élections américaines de novembre ou encore de l’évolution des guerres en Ukraine et au Moyen-Orient », avertit François Candelon.
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