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Publié le 3 déc. 2023 à 16:20Mis à jour le 3 déc. 2023 à 16:51
Après la ville de Gaza, c’est désormais au tour de la localité de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, d’être le symbole de la guerre en devenant la cible de l’offensive israélienne. L’aviation s’est livrée à un pilonnage massif depuis la fin de la trêve, vendredi, dans ce secteur qui avait été jusqu’à présent relativement épargné contrairement au nord de l’enclave. L’escalade devrait monter d’un cran. Benyamin Netanyahou a clairement annoncé la couleur. « Une campagne terrestre est le seul moyen de remporter la guerre à Gaza. Nous allons gagner cette guerre et atteindre tous nos objectifs », a prévenu le Premier ministre israélien.
En d’autres termes, le seul moyen, selon lui, d’éradiquer le pouvoir du Hamas et d’obtenir la libération des 139 otages encore détenus par les islamistes après la libération la semaine dernière de 110 personnes , surtout des femmes et des enfants, est d’exercer le maximum de pression militaire sur le Hamas.
Sur le terrain, selon des sources palestiniennes, l’attaque terrestre israélienne a commencé. Le porte-parole de l’armée de l’Etat hébreu est resté un plus vague. Mais Tsahal a diffusé un message en arabe sur les réseaux sociaux appelant les habitants de certains des quartiers de Khan Younès à quitter les lieux d’urgence pour leur sécurité afin de se réfugier près de la frontière avec l’Egypte.
La traque du chef du Hamas
La motivation des militaires d’aller de l’avant est d’autant plus forte que Yahya Sinwar, le chef du Hamas , le cerveau de la sanglante infiltration du 7 octobre dans le sud d’Israël qui a fait 1.200 morts, aurait fui le nord pour se cacher avec d’autres responsables de la branche armée de l’organisation islamiste à Khan Younès. Résultat : Tsahal a frappé très fort d’entrée de jeu avec plus 400 raids, qui ont fait au moins 200 morts, ont indiqué des responsables palestiniens. Ce bilan ne pourra que s’alourdir lorsque les unités d’infanterie précédées des tirs de blindés et d’artillerie pénétreront en masse dans la ville et ses alentours.
Des commentateurs restent toutefois sceptiques sur l’efficacité de ce que l’un d’entre eux qualifie de « tactique du marteau », et d’ajouter « nous sommes loin, très loin de la victoire ». Nahum Barnea, éditorialiste influent du quotidien « Yediot Aharonot » constate, désabusé : « Tsahal va entrer à Khan Younès, sans disposer d’un plan pour le jour d’après. L’opération est peut-être une vengeance justifiée, mais elle ne constitue pas à elle seule une stratégie. » Cette question du « jour d’après » taraude également les Américains , les Européens, les pays du Golfe – notamment le Qatar, qui a joué un rôle clé dans la libération des premiers contingents d’otage et la première trêve, qui a tenu bon une semaine.
Pour le moment, Benyamin Netanyahou a préféré ne pas dévoiler ses projets à long terme. Il s’est contenté d’énumérer les trois objectifs de la guerre : libérer les otages, éradiquer une fois pour toutes le pouvoir du Hamas et s’assurer que la bande de Gaza ne servira plus à mener des attaques contre le territoire israélien. Il a aussi exclu que l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas, qui contrôle 42 % de la Cisjordanie n’administre la bande de Gaza une fois les islamistes mis hors de combat.
Une zone tampon ?
Des proches du Premier ministre ont toutefois commencé à tâter le terrain en évoquant la possible création d’une « zone tampon » d’environ 1 km de large tout le long de la frontière avec la bande de Gaza qui s’étendrait du côté palestinien. Cette zone serait totalement interdite d’accès sous peine de mort pour ceux qui oseraient s’y aventurer et permettrait, selon des responsables militaires, d’éloigner les batteries de roquettes du Hamas et, surtout, d’éviter que Tsahal soit de nouveau pris totalement par surprise comme cela a été le cas durant le fiasco du 7 octobre .
Mais cette solution réduirait à la portion congrue la surface de la bande de Gaza, alors que cette région est déjà très étroite. La partie la plus large entre le territoire israélien et la côte Méditerranéenne n’est que 12 km, avec une population de 2,2 millions d’habitants, ce qui en fait une des régions les plus densément peuplées au monde. Les Etats-Unis ont d’ores et déjà mis leur veto à ce plan. « Nous ne soutenons pas une diminution des limites géographiques de la bande de Gaza qui doit rester une terre palestinienne », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.
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