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Des centaines de migrants éthiopiens, notamment des enfants, tués à bout portant ou attaqués avec des armes explosives : une enquête de l’ONG Human Rights Watch, parue lundi, met en lumière un potentiel crime contre l’Humanité perpétré par l’Arabie saoudite.
Entre mars 2022 et juin 2023, plusieurs centaines de migrants et de demandeurs d’asile éthiopiens qui tentaient de pénétrer sur le sol saoudien auraient été tués par des gardes-frontières du royaume wahhabite. Un rapport que les saoudiens n’ont pas commenté auprès des agences de presse.
Scènes d’horreur
Après un périple sur des embarcations de fortune entre la Corne de l’Afrique et la péninsule arabique, les migrants qui quittent l’Ethiopie, en proie à un violent conflit et à une sécheresse sévère, sont emmenés par les passeurs dans des territoires aux mains des rebelles houthis, qui contrôlent l’ouest du Yémen. Certains migrants sont kidnappés, parfois torturés, et forcés de verser des pots-de-vin aux forces houthies avant de pouvoir repartir vers leur destination, l’Arabie saoudite .
Les témoignages recueillis par l’ONG font état de sc ènes d’horreur à la frontière : « Il y a des gens qu’on ne peut pas identifier parce que leurs corps sont dispersés de partout », raconte un migrant. Une analyse géospatiale de l’ONG montre une multiplication des sites funéraires à proximité des camps de migrants. Au moins 655 d’entre eux auraient été tués : « c’est une estimation très basse. Les personnes à qui on demande n’ont souvent pas eu le temps de compter les corps », précise Alice Autain, du bureau de Bruxelles d’Human Rights Watch.
Potentiels crimes contre l’humanité
Les survivants racontent des sévices d’une cruauté difficilement imaginable. « J’ai vu un homme appeler à l’aide, il avait perdu ses deux jambes, raconte l’une d’entre eux, on n’a pas pu l’aider parce qu’on courrait pour sauver nos propres vies. » Encore un peu plus loin dans l’horreur, des gardes-frontières auraient demandé à leurs victimes le membre dans lequel elles préféraient recevoir une balle avant de leur tirer dessus. L’acharnement subi par les migrants aurait aussi pris la forme de violences sexuelles.
« Il y a quelque chose de l’ordre du systématique et du généralisé. C’est ça qui nous permet de dire que les exécutions sommaires, les actes de torture, les violences sexuelles peuvent représenter un crime contre l’humanité, commente Alice Autain. Cela s’inscrit dans un contexte général de violence à l’intérieur et aux frontières de l’Arabie saoudite ». Le royaume, qui investit des sommes faramineuses pour présenter au monde un visage plus lisse, plus ouvert et plus moderne, va devoir affronter de nouvelles accusations de violations des droits humains.
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