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L’IRA, avec ses 370 milliards de dollars de subventions et d’incitations fiscales, a suscité la méfiance des Européens lors de son adoption, un an plus tôt.
Un premier anniversaire pour l’IRA de l’autre côté de l’Atlantique. Lors de son lancement, le grand plan climat mené par Joe Biden, et surtout ses 370 milliards de dollars de subventions et d’incitations fiscales en faveur du « made in USA », avait été perçu comme une sérieuse menace par les Européens. « C’est une politique protectionniste, il ne faut pas se le cacher », confirme Jean-Éric Branaa, maître de conférences à l’université Paris 2 et spécialiste des États-Unis, sur BFM Business.
« Cela fait partie de ce que l’on appelle ‘l’Amérique d’abord’, projet commencé par Barack Obama, vraiment assumé par Donald Trump et poursuivi par Joe Biden », souligne Jean-Éric Branaa.
L’objectif premier de l’IRA est de pousser le développement des énergies propres et des véhicules électriques. Partant du constat que les usines manufacturières sont « parties à l’étranger », notamment en Chine, le plan vise à « ramener tout ce petit monde aux États-Unis pour redonner à la classe moyenne et aux ‘cols bleus’ [les ouvriers, ndlr] de quoi travailler » et relancer l’appareil industriel américain après la crise sanitaire « qui a mis tout le monde par terre », explique le spécialiste.
« Il y a de quoi avoir peur » pour l’Europe car les subventions et les réductions d’impôt incitent les entreprises « à investir américain plutôt qu’européen », note Jean-Éric Branaa.
Hydrogène et batteries
Les craintes des Européens ont été justifiées par certains exemples concrets, notamment dans le secteur de la transition énergétique. Dans l’hydrogène, le groupe norvégien Nel a délocalisé ses électrolyseurs outre-Atlantique tandis que le groupe allemand Thyssenkrupp Nucera dispose de plusieurs offres américaines. Du côté des panneaux solaires, le groupe coréen Hanwha Q-Cells a lui investi 2,5 milliards de dollars aux États-Unis pour produire des cellules photovoltaïques.
Mais le secteur où les conséquences sont les plus visibles, ce sont les batteries. Le groupe norvégien Freyr est déjà parti s’installer en Géorgie pour 1 ,8 milliards de dollars d’investissements, tandis que la co-entreprise regroupant Total et Stellantis (ACC) compte construire des usines sur le sol américain. Le secteur automobile est également concerné: le groupe allemand Volkswagen a notamment estimé pouvoir obtenir 10 milliards de subventions américaines.
Avec des disparités entre les pays européens: la France, avec ACC ou Verkor, a des projets plus avancés et moins fragiles que l’Allemagne, qui pourrait voir l’usine Tesla rapatriée aux États-Unis. Or, la réponse européenne à l’IRA tarde à venir. « Les États-Unis sont un État fédéral », où il n’y a « qu’une seule direction à la tête de la prise de décision », constate Jean-Éric Branaa, contrairement aux Européens qui « doivent d’abord discuter » et « faire des compromis tous les côtés »
Pour le spécialiste, « s’il y avait eu [les 51] États à convaincre, jamais nous n’aurions vu ce plan naître aux États-Unis ».
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