[ad_1]
Pique-nique, tour de ville ou garde d’enfant : les infirmiers des cliniques Vivantes se sont démenés pour convaincre leurs nouveaux collègues vietnamiens de rester à Berlin. Depuis 2019, le réseau communal des cliniques berlinoises a mis en place un programme pour former des candidats déjà diplômés – sélectionnés à l’étranger (Vietnam, Algérie, Tunisie) – et formés en apprentissage à Berlin.
Le secteur de la santé manque cruellement de bras outre-Rhin, tout comme ceux de l’enseignement, du bâtiment ou de l’énergie. La demande de couvreurs capables d’installer des panneaux solaires a par exemple été multipliée par sept en un an. Dans toute l’Allemagne, le nombre de postes vacants a augmenté de 139 % entre 2010 et 2020 pour atteindre 2 millions, indique une étude de l’Institut de recherche sur le marché du travail et la formation professionnelle (IAB) de Nuremberg, publiée mi-juillet.
Sept millions de travailleurs manqueront en 2035
Pour l’avenir, l’IAB estime que sept millions de travailleurs manqueront à l’appel d’ici à 2035 si rien n’est fait pour maintenir les travailleurs âgés dans leur emploi, renforcer le travail des femmes et recruter des immigrés.
En attendant, les entreprises se plient en quatre pour appâter les candidats. Entre la multiplication des appels d’offres et la sélection du personnel, « les coûts d’embauche des entreprises ont augmenté de 13,7 % en moyenne », a calculé l’IAB.
Chez Vivantes, 1.500 postes sont encore ouverts, signale son porte-parole, Christoph Lang. « Le personnel fait donc le maximum pour retenir les nouveaux collègues. » Pour les garder, le groupe a aussi créé des programmes spéciaux d’intégration et libère une dizaine d’heures dans l’emploi du temps des employés pour qu’ils accompagnent les premiers pas des nouvelles recrues à Berlin.
Pour combler ses besoins dans le secteur de l’intelligence artificielle, Mercedes va investir pour sa part 2 milliards d’euros d’ici à 2030 dans la formation continue à l’échelle mondiale, a annoncé le groupe fin juillet. En 2022, il a déjà accueilli « 120.000 participations à des formations autour de la numérisation, comme les logiciels, le codage et l’informatique » dans le monde, précise le constructeur automobile.
Les pouvoirs publics ne sont pas en reste. De l’Inde au Mexique, le gouvernement multiplie les initiatives pour rallier la main-d’oeuvre étrangère, à l’image du ministre du Travail, Hubertus Heil, qui s’est récemment déplacé au Kerala, où il a expliqué aux ingénieurs et techniciens indiens que l’Allemagne a « besoin d’eux ». En juin dernier, une nouvelle loi sur l’immigration qualifiée a été adoptée pour accélérer et simplifier les procédures d’octroi de visa. Elle peine à faire ses preuves.
Recul de l’attractivité
En termes d’attractivité pour les talents étrangers, l’Allemagne a reculé de la 12e à la 15e place en quatre ans, parmi les 38 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), selon une évaluation de la Fondation Bertelsmann. La langue, le climat, mais aussi les progrès de l’extrême droite à l’est du pays ne jouent pas en faveur de l’Allemagne.
L’externalisation de certaines activités est l’une des options choisie par les entreprises allemandes, à l’instar de Bosch qui, après la saturation de ses centres de développement de logiciels en Inde ou en Roumanie, a envoyé des ingénieurs indiens développer un nouveau centre au Mexique.
Aller voir ailleurs ne suffit pourtant pas. Les programmes de formation à l’étranger ne peuvent « combler que la moitié des besoins » de Vivantes, précise Christoph Lang. D’autres ressources doivent être trouvées en interne, par exemple en offrant davantage de gardes d’enfant ou en aménageant les horaires pour permettre aux femmes d’augmenter leur temps de travail, explique-t-il.
Le ministre des Finances, le libéral Christian Lindner, a créé une nouvelle polémique cet été en expliquant dans la presse qu’il y avait en Allemagne « des millions de personnes qui sont théoriquement disponibles sur le marché du travail, mais qui vivent de prestations sociales ». Il a rajouté un peu d’huile sur le feu en suggérant de mettre en place des incitations pour encourager les préretraités à travailler au-delà de 63 ans.
[ad_2]
Source link