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Publié le 27 nov. 2023 à 7:35
Mai 2023. Le chancelier Olaf Scholz atterrit à l’aéroport de Nairobi pour une visite de deux jours au Kenya et en Ethiopie. Pour rallier la capitale, il emprunte une autoroute flambant neuve, qui a réduit le temps de trajet de deux heures à vingt minutes, les jours de gros embouteillages. Un projet chinois livré en 2022.
Cinq mois plus tard, il est au Nigeria, à Lagos. Dans cette ville de plus de 20 millions d’habitants, le dirigeant traverse la lagune en bateau. Devant lui, la première ligne de métro aérienne de la cité. Conçue pour transporter 250.000 personnes par jour, elle relie le continent au quartier des affaires, sur l’île de Lagos. Un autre chantier chinois.
Des Allemands en retard
Les Allemands ont beau aimer être à l’heure, ils sont constamment en retard en Afrique. Pendant longtemps, leurs entreprises ont eu les yeux rivés sur l’Asie et l’Europe de l’Est, leur terrain de jeu naturel.
Le faible niveau d’industrialisation de l’Afrique et le poids limité de la classe moyenne rebutaient les sociétés allemandes.
Dans les années 2010, le continent représentait moins de 1 % des investissements directs à l’étranger selon une étude de la banque publique KfW. Et deux pays absorbaient les trois quarts du montant, l’Afrique du Sud et l’Egypte. Bilan des courses ? En 2022, la Chine contrôlait 30 % du marché africain des machines-outils, loin devant l’Allemagne (10 %).
Changement de cap
Aujourd’hui, Berlin veut changer les choses. Olaf Scholz a effectué trois voyages en Afrique depuis son arrivée à la Chancellerie. Le ministre de l’Economie, Robert Habeck, s’est rendu en Namibie et en Afrique du Sud fin 2022, tandis que le ministre des Finances, Christian Lindner, allait au Mali et au Ghana en février.
Voilà une semaine s’est tenu à Berlin le forum économique « Compact with Africa » (pacte avec l’Afrique), une initiative lancée en 2017 par l’Allemagne, à l’époque où elle présidait le G20. Treize pays du continent africain y participaient.
« L’idée est que le G20 travaille en étroite collaboration avec des partenaires africains réformateurs, afin d’améliorer les conditions économiques dans ces pays et d’inciter à davantage d’investissements privés », explique-t-on à la Chancellerie.
Un « monde multipolaire »
Pour Olaf Scholz, cette coopération avec les pays africains s’inscrit dans la vision d’un « monde multipolaire », loin de l’affrontement classique Chine-Etats-Unis, où une Europe devrait trouver sa place.
« Le potentiel de croissance en Afrique est énorme. Le continent est tout simplement incontournable dans la résolution des questions mondiales. Nous voulons, nous devons plus que jamais, en faire un partenaire pour l’économie durable de demain », a lancé Olaf Scholz.
Lors de l’évènement, le chancelier a annoncé la mise à disposition de 4 milliards d’euros pour la production d’énergies renouvelables. Mais « soyons clairs : il ne s’agit pas ici d’aide au développement, selon un schéma dépassé donateurs-bénéficiaires. Il s’agit d’investissements qui sont rentables pour les deux parties », a expliqué Olaf Scholz.
Diversifier l’approvisionnement
Depuis la guerre en Ukraine, l’Allemagne cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en énergie. Un sujet qui a joué « un rôle très important dans de nombreux voyages du chancelier », dit-on à la Chancellerie.
Dans ce cadre, un contrat d’approvisionnement en gaz a été dévoilé la semaine dernière avec le Nigeria, avec la livraison, à terme, de 1,2 million de tonnes de gaz naturel liquéfié par an.
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