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Joe Biden célèbre l’anniversaire de l’Inflation Reduction Act et du Chips Act. Voyez-vous ces deux lois comme de la politique économique ou un moyen stratégique de renforcer la sécurité nationale ?
Les deux sont mêlés. La situation dans les semi-conducteurs est unique, compte tenu du niveau de concentration géographique de cette industrie en Asie et de l’importance de TSMC. Ce n’était pas facile pour l’administration Biden de faire passer cette loi, mais en mettant en avant cet objectif de sécurité nationale, cela a été plus simple à vendre que d’autres projets. Pour l’IRA, ils ont utilisé des arguments à la fois géopolitiques et économiques pour rattraper un grand retard de l’automobile dans l’électrique. Mais cela isole l’industrie américaine, à cause des subventions liées à la localisation de l’assemblage, au contenu des batteries ou à l’origine des composants.
Comme définiriez-vous les « Bidenomics » ?
C’est de l’interventionnisme actif pour orienter la direction à prendre pour la production américaine . C’est très dirigé sur la manufacture et sur les salariés syndiqués. Les « Bidenomics » ont largement ignoré d’autres emplois, comme ceux de services. Mais les secteurs ont été très bien choisis – les semi-conducteurs, l’automobile, les nouvelles énergies -, parce qu’ils sont cruciaux pour l’économie future. Et ils ont des propriétés systémiques, en raison de leur utilisation pour d’autres industries. Ils auront un impact très profond sur l’avenir des Etats-Unis.
Pouvez-vous le mesurer ?
Je ne peux pas. On sait que les Etats-Unis ne seront pas autosuffisants en semi-conducteurs, mais l’impact sera profond, y compris dans l’automobile. En même temps, Biden a échoué à se saisir d’un agenda plus large sur le commerce international. Rien n’a vraiment été fait pour raviver les processus de règlement des différends au sein de l’Organisation mondiale du commerce. L’administration Biden a clairement adopté la discrimination dans les échanges, en choisissant de maintenir les droits de douane et d’accroître le contrôle sur les exportations. C’est plus systématique que ce que l’on a vu sous l’administration Trump. Pour ce qui relève de l’intégration entre les Etats-Unis et la Chine, ils se sont saisis de certaines de ses préoccupations et ils ont amplifié leur efficacité.
Joe Biden ne profite pas de sa politique économique dans les sondages. Comment l’expliquez-vous ?
Je ne l’explique pas. L’économie américaine a très bien récupéré du Covid, mieux que beaucoup d’autres pays, et Biden n’en tire pas de crédit. C’est une part du mystère de la politique américaine, mais la polarisation est identitaire et beaucoup de gens refusent d’embrasser Biden sur d’autres sujets. La rhétorique est autour du wokisme, pas de l’économie.
La politique de rapatriement des chaînes d’approvisionnement va-t-elle créer de l’inflation ?
Il n’y a pas de doute sur le fait que la politique de relocalisation coûtera plus cher, la question est de savoir combien. Avec le Chips Act, par exemple, le fondeur TSMC a dit qu’il avait besoin de subventions parce que ça coûtera plus cher, et en même temps on voit un certain excédent de puces. Donc le surcoût dépendra des conditions du moment, mais la base, c’est que les coûts seront plus élevés parce que la relocalisation implique des usines et tout un écosystème dupliqué, avec un coût du travail plus élevé aux Etats-Unis, mais aussi des coûts pour se conformer aux règles environnementales.
Si l’Asie du Sud-Est a eu autant de succès pour devenir l’usine du monde, c’est parce qu’elle a été capable de faire cela à une telle échelle avec les fournisseurs. Bouger cela, et construire ce nouvel écosystème : si cela se fait, cela va prendre du temps. Il faut que quelqu’un en supporte le coût, et ce sera le consommateur, ou le gouvernement. On le voit aux Etats-Unis mais aussi en Allemagne ces derniers jours .
La politique interventionniste de Joe Biden s’est aussi faite au prix de conflits avec ses partenaires…
Il aurait pu le faire de manière un peu plus gracieuse, surtout au vu des comités qui existaient comme le TTC. Il y a eu quelques aménagements comme l’exemption d’obligation d’assemblage de voitures électriques aux Etats-Unis pour les voitures vendues en leasing, à la suite de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron à Washington. Le coréen Kia l’a utilisé. Ce sera peut-être contesté dans les tribunaux, mais les Américains gagnent du temps : les Coréens développent en même temps des lignes d’assemblage aux Etats-Unis.
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