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Selon une étude européenne dévoilée par le Financial Times, l’Ukraine pourrait bénéficier d’un montant de 186 milliards d’euros en entrant dans l’UE.
L’Ukraine ambitionne depuis des années d’intégrer l’UE et s’est vu accorder en juin 2022 le statut de candidat à l’adhésion. En attendant, l’Europe planche sur le coût que représenterait cette entrée dans la famille européenne.
Selon une étude révélée par le Financial Times, l’adhésion de l’Ukraine lui ferait bénéficier d’un montant de 186 milliards d’euros sur 7 ans. Cette modélisation n’a pas été élaborée en collaboration avec, ni approuvé par la Commission européenne. Il s’appuie sur le budget 2021-2027 en appliquant les règles actuelles.
L’Ukraine serait ainsi éligible à 96,5 milliards d’euros de la politique agricole commune (PAC) sur sept ans. Elle pourrait aussi bénéficier de 61 milliards d’euros pour l’amélioration de ses infrastructures via un fonds d’aide aux États membres les plus pauvres qui pourraient devoir financer l’arrivée de ce pays.
« Tous les États membres de l’UE devront payer plus et recevoir moins du budget », indique le rapport en avançant que ceux qui sont actuellement « des bénéficiaires nets deviendront des contributeurs nets », conclut le document.
Une Union européenne à 36 pays?
Interrogé par le quotidien financier, un porte-parole du Conseil de l’UE s’est refusé à faire des commentaires.
« Nous ne commentons pas les fuites » s’est-il contenté de répondre en rappelant que les dirigeants des pays de l’UE doivent se réunir vendredi en Espagne pour aborder en détail les conséquences d’un élargissement de l’Union.
Ce travail ne prend pas en compte une éventuelle adhésion de la Turquie. Par contre, il évalue les conséquences de l’entrée, non seulement de l’Ukraine, mais aussi de la Moldavie, de la Géorgie et de six États des Balkans occidentaux.
Le montant total de l’entrée de 9 États membres s’élèverait à un total de 256,8 milliards d’euros sur 7 ans. Ainsi, le budget de l’UE augmenterait de plus de 20% pour atteindre 1470 milliards d’euros.
« Ces chiffres ne peuvent fonctionner pour personne, mais ils démontrent qu’une réforme en profondeur du budget de l’UE est nécessaire », a prévenu Mujtaba Rahman, directeur général pour l’Europe du groupe Eurasia.
Dans un message posté sur X (ex-Twitter), Mujtaba Rahman précise aussi que ces calculs « ne sont pas effectués par l’UE qui devra effectuer une analyse appropriée et plus complète ».
Attendre la fin de la guerre?
Au-delà des implications financières de ce qui n’est pour l’heure qu’une première modélisation, l’adhésion de l’Ukraine est considérée comme une priorité absolue pour les dirigeants de l’UE. Pour atteindre cet objectif, l’UE demande à Kiev de faire de « réels progrès dans la lutte anti-corruption ».
Lundi, lors d’une rencontre à Kiev des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne qualifiée de « réunion historique », la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna assuré « que l’Ukraine fait partie de la famille européenne » et qu’elle peut compter sur un « soutien résolu » et « durable » « jusqu’à ce qu’elle l’emporte » face à Moscou. Kiev devra-t-elle attendre la fin de la guerre et sa victoire pour devenir membre de l’UE et par la suite de l’Otan?
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