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Publié le 16 sept. 2023 à 11:26
Alerte à la fourmi de feu rouge. Plusieurs milliers de Solenopsis invicta ont été observées par des chercheurs en Sicile. C’est la première fois que l’espèce, originaire d’Amérique du Sud, est détectée en Europe, préviennent les scientifiques espagnols et italiens dans la revue Current Biology. Au total, 88 nids ont été identifiés.
L’espèce – l’une des plus invasives et nuisibles du monde – pourrait rapidement envahir tout le continent. Elle est aujourd’hui déjà présente aux quatre coins du globe. Et sa prolifération devrait entraîner d’importants dommages sanitaires et environnementaux.
L’un des pires espèces envahissantes
« La fourmi de feu est classée parmi les pires espèces exotiques envahissantes et comme la cinquième au monde en termes de coûts, impactant les écosystèmes, l’agriculture et la santé humaine », notent les auteurs dans la revue Current biology. En Australie, en Chine, ou encore aux Etats-Unis, où elle est présente en abondance, la fourmi de feu s’en prend notamment à d’autres espèces indigènes. Les fourmis électriques, qui vivent en bande, parviennent ainsi à engloutir plantes et animaux. Elles privent alors les terres d’une faune et d’une flore précieuses.
Aux Etats-Unis, elles s’insinuent également dans les installations électriques. Sans compter que la fourmi de feu provoque aussi des piqûres urticantes chez l’homme. Comme son nom l’indique, elle délivre un venin brûlant.
En Sicile, les habitants déclarent qu’ils se font piquer depuis au moins 2019. Les fourmis seraient donc présentes dans la région depuis quelques années. Elles se sont donc probablement déjà répandues dans d’autres régions.
L’espèce se déplace notamment en infiltrant des produits comme le gazon, les plantes de pépinière, le foin ou les ruches. Elle s’aide aussi parfois du vent, pour se déplacer plus rapidement. En Sicile, les chercheurs soupçonnent l’un des principaux ports de fret, situé à quelques kilomètres des nids, d’être leur point d’entrée.
L’Europe, terrain favorable
« Cela fait 30 ans que nous l’attendions, on se disait qu’un jour elle allait débarquer et que nous ne saurions pas quoi faire. Nous y sommes. », souligne, auprès d’Euractiv, le chercheur français Bernard Kaufmann, spécialiste des invasions biologiques à l’université de Lyon. D’autant que l’Europe serait un terrain particulièrement favorable à la prolifération de la fourmi de feu rouge.
Ainsi, 7 % du continent européen et plus de 50 % des zones urbaines sont propices à son expansion, note l’étude. Les températures élevées, favorisées par le réchauffement climatique, faciliteraient leur développement. « La moitié des zones urbaines en Europe sont déjà adaptées et […] le réchauffement climatique attendu dans les tendances actuelles favorisera l’expansion de cette fourmi invasive », avancent les scientifiques, tout en faisant part de leur « inquiétude » pour le futur.
Les espèces exotiques envahissantes sont aujourd’hui considérées comme l’une des principales menaces pour la biodiversité. Elles coûtent, chaque année, 423 milliards de dollars par an dans le monde, selon l’IPBES. Un chiffre quatre fois plus élevé que dans les années 1970.
En Italie, la planification de l’éradication de la fourmi de feu serait en cours. Les chercheurs appellent à « des efforts coordonnés de détection » et une surveillance étendue à une plus grande échelle géographique. Les populations sont notamment invitées à faire remonter leurs observations.
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