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La guerre dans la bande de Gaza menace d’embraser le Moyen-Orient. Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas le 7 octobre, l’Iran et ses alliés ont procédé à 150 attaques de drones et de missiles contre des bases américaines dans la région, afin d’exprimer leur soutien aux Palestiniens. Dimanche, l’une de ces attaques a fait mouche.
Trois soldats américains en poste dans une base située en Jordanie à la frontière avec la Syrie ont été tués et une trentaine d’autres militaires blessés par l’explosion d’un drone. Cette fois, le tir n’a pas pu être intercepté, car un drone américain rentrait au même moment à la base, ce qui a semé la confusion, a révélé le « Wall Street Journal ».
C’est la première fois que la Jordanie était visée. Jusqu’alors les différentes milices pro-iraniennes frappaient en Irak, ou en Syrie. La nébuleuse d’organisations alliées de l’Iran surnommée « la Résistance islamique » a revendiqué l’attaque. En ciblant la Jordanie, elle s’en est prise à un très fidèle allié des Etats-Unis.
Agression « américo-sioniste »
L’Iran a nié toute implication directe, mais a exprimé son soutien aux responsables du raid. « Il s’agit d’un conflit entre les Etats-Unis et des groupes de la résistance qui réagissent ainsi au génocide commis par le régime sioniste (Israël) », a soutenu le ministère iranien des Affaires étrangères.
Le Hamas s’est félicité de l’attaque : « C’est un message adressé à l’administration américaine contre la poursuite de l’agression américano-sioniste dans la bande de Gaza qui fait courir le risque d’une explosion régionale. »
Le président des Etats-Unis n’a pas encore dévoilé ses cartes. Joe Biden répliquera « au moment voulu et de la façon qu’il aura choisie », « de façon très conséquente », a déclaré le porte-parole du Conseil national de sécurité John Kirby lundi sur CNN. « Nous ferons ce que nous avons à faire pour protéger nos troupes, nos installations, nos intérêts de sécurité nationale dans la région », a-t-il poursuivi, « mais nous ne cherchons pas la guerre avec l’Iran ».
Jusqu’à présent, explique un responsable du ministère israélien de la Défense, « les Américains se sont contentés depuis le déclenchement de la guerre à Gaza de répliquer aux attaques menées par les milices pro-iraniennes, de façon ponctuelle et limitée pour ne pas être pris dans un engrenage tout en prenant soin de ménager l’Iran ».
Règles du jeu
« Le raid en Jordanie risque de changer les règles du jeu. Un éventuel affrontement direct avec l’Iran va toutefois à l’encontre de la tendance actuelle à un retrait militaire américain dans la région qui est négocié notamment en Irak », ajoute ce responsable.
De fait, Joe Biden, en campagne pour sa réélection, va devoir prouver sa fermeté. Les élus républicains du congrès l’accusent déjà d’être faible. Le président du comité du renseignement du Sénat, Marco Rubio, a appelé sur X à des « rétorsions directes sur l’Iran », en se lamentant que cela n’ait pas été fait il y a déjà deux mois comme il le demandait.
Two months ago I warned that if Biden didn’t impose direct consequences on Iran these attacks would spread beyond Syria & Iraq & kill Americans
Tragically it has now happened just as I warned https://t.co/soeuFwmwGM
— Marco Rubio (@marcorubio) January 28, 2024
Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes, estime que « l’Iran a voulu tester les Etats-Unis et recommencera si ces derniers ne ripostent pas. Joe Biden ne peut pas ne pas répliquer, surtout en année électorale, sinon cela affecterait dramatiquement la crédibilité de la dissuasion de Washington, sur des intérêts iraniens et pas seulement sur des proxys. Washington a déjà frappé des milices pro iraniennes en Irak, ou les Houthis au Yémen, sans grand succès. Cela pourrait donc aller jusqu’à frapper sur le sol iranien lui-même. On sait que l’Iran ne connaît que le langage de la force et recule quand on lui tient tête, on l’a vu récemment après des échanges de missiles avec le Pakistan ».
Seule certitude : les Américains payent le prix pour avoir pris fait et cause en faveur d’Israël dans la guerre à Gaza. Ils ont organisé un impressionnant pont aérien pour la fourniture d’armes, de munitions et accordé un soutien diplomatique à l’Etat hébreu, malgré quelques critiques à l’encontre du gouvernement de Benyamin Netanyahou.
Raids israéliens
Sur le papier, une opération militaire américaine contre l’Iran ne pourrait être que bien accueillie par Israël. La république islamique ne cache pas son ambition de « rayer de la carte » l’Etat hébreu. Les Iraniens développent un programme nucléaire. Les opérations d’enrichissements de l’uranium indispensables pour produire un arsenal atomique ont connu un coup d’accélérateur ces derniers mois. Israël, de son côté, n’est pas resté les bras croisés.
Depuis le 7 octobre, l’Etat hébreu a multiplié les raids aériens en Syrie contre des convois d’armes iraniennes destinées au Hezbollah tout en se livrant à des « éliminations ciblées » d’officiers et autres conseillers militaires iraniens actifs dans ce pays. L’Etat hébreu et l’Iran se livrent également à une cyberguerre de l’ombre où tous les coups tordus sont permis. De quoi redouter, à terme, un affrontement général entre les deux pays.
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