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Rien ne va plus entre l’exécutif et les médecins libéraux. Après les spécialistes, c’est au tour des généralistes d’engager le bras de fer avec le gouvernement. Dimanche, MG France, première organisation de généralistes, a annoncé suspendre sa participation aux négociations en cours depuis des mois avec l’Assurance Maladie.
Au total, cinq syndicats sur six ont quitté la table des discussions. Le dernier, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), accuse, lui, le gouvernement d’avoir « saboté » le processus. La situation, déjà tendue, s’est raidie un peu plus après une série d’annonces de Gabriel Attal dans la presse régionale ce week-end.
Chiffon rouge
Au coeur des tensions : l’expérimentation d’un accès direct aux spécialistes sans passer par le médecin généraliste. Pour les syndicats, MG France en tête, il s’agit d’un véritable chiffon rouge. L’organisation dénonce un court-circuitage du médecin traitant.
« C’est clairement une attaque contre notre rôle dans le système de soins, avec une dérégulation qui ne va profiter qu’aux gens riches, peu malades et qui connaissent le système », déplore sa présidente, Agnès Giannotti dans les colonnes du « Parisien ».
Pour rappel, en dehors de quelques spécialités – pédiatres, gynécologues ou ophtalmologues – les patients sont supposés être adressés par leur médecin traitant dans le cadre du « parcours de soins », sans quoi ils sont moins bien remboursés. En faisant disparaître cette obligation, le gouvernement espère supprimer le goulot d’étranglement au niveau des médecins généralistes, faute de rendez-vous et de praticiens.
Surprise des syndicats
Ces annonces du Premier ministre, non concertées, interviennent alors que les syndicats négociaient depuis l’automne leur nouvelle convention, qui vise à augmenter la rémunération des médecins, en contrepartie d’engagements « collectifs » pour l’accès aux soins. On travaillait sur « un système cohérent, basé sur le rôle central du médecin traitant, et Matignon est prêt à le rayer d’un coup de plume », a réagi Agnès Giannotti. Certaines annonces « sont hallucinantes, on est très en colère », a aussi critiqué Franck Devulder, président du syndicat CSMF.
« Cerise sur le gâteau, on n’était pas au courant », a-t-il ajouté, assurant avoir rencontré le patron de l’Assurance Maladie, Thomas Fatôme, puis le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, sans « qu’aucun mot » ne soit échangé sur ces mesures.
Contentieux sur les tarifs des cliniques privées
Ces déclarations sont venues s’ajouter au mécontentement sur la question des tarifs des cliniques privées. Les tarifs hospitaliers du secteur privé lucratif, dans lequel travaillent nombre de spécialistes libéraux, n’augmenteront ainsi que de 0,3 % en 2024, contre 4,3 % pour les hôpitaux publics. Ce contentieux avait déjà poussé, jeudi, quatre des six syndicats représentatifs à interrompre leur participation aux négociations.
« L’activité des cliniques privées ne peut pas être faite par l’hôpital public », avait assuré Jérôme Marty, président du syndicat Union française pour une médecine libre (UFML-S), qui accuse le gouvernement de « saboter le système sanitaire français ». « Les arbitrages sur les tarifs hospitaliers sont une déclaration de guerre », avait également jugé le représentant d’Avenir Spé-Le Bloc, Patrick Gasser.
Frédéric Valletoux essaie de faire retomber un peu la tension. « Le dialogue n’est pas rompu » avec les syndicats, a-t-il assuré lundi. « Je les ai eus (au téléphone) ce week-end et je les aurai cette semaine », a-t-il indiqué. « Le Premier ministre a raison de poser des chantiers ambitieux, aujourd’hui, on ne peut plus attendre », a-t-il ajouté.
Interrogé par l’AFP sur le détail de « l’expérimentation » de l’accès direct aux spécialistes, le ministère de la Santé assure que les paramètres seront « construits en lien avec les représentants des médecins ».
La Mutualité française, qui regroupe les mutuelles de complémentaire santé, a apporté, elle, son soutien aux propositions du Premier ministre : elle « salue les propositions [de Gabriel Attal] en faveur de la santé mentale et de la simplification du parcours de soins ».
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