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La France compte 7,2 millions de passoires énergétiques. D’ici à 2050, 95% du parc immobilier doit faire l’objet d’une rénovation globale et performante. Mais la majorité des rénovations réalisées ne sont pas des « rénovations globales performantes ». En cause notamment, un reste à charge trop important.
Un rapport parlementaire appelle mercredi à faire de la rénovation énergétique des bâtiments un « chantier prioritaire » en massifiant les aides publiques, en facilitant le recours aux prêts dédiés, et à « changer de paradigme » en privilégiant l’isolation et la rénovation globale des logements.
Le rapport, qui formule 47 propositions, est le fruit d’une mission d’information de l’Assemblée nationale pilotée par les députées Julie Laernoes (écologiste) et Marjolaine Meynier-Millefert (Renaissance). Le bâtiment est le quatrième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre. « Les objectifs de rénovation énergétique des bâtiments constituent un impératif énergétique, climatique et social », soulignent les rapportrices.
Or la France consommait en moyenne 13,8 kgep/m2 (kilogramme équivalent pétrole par m2) pour se chauffer en 2017, contre une moyenne de seulement 9,8 kgep/m2 dans l’Union européenne. Parmi les recommandations, le rapport demande l’examen « au plus vite » du projet de loi de programmation énergie climat (LPEC) et préconise de donner la priorité à l’isolation et à la diminution de la consommation d’énergie. La France compte 7,2 millions de passoires énergétiques. D’ici à 2050, 95% du parc immobilier doit faire l’objet d’une rénovation globale et performante, ce qui suppose de rénover 500.000 logements par an à compter de 2017 puis 900.000 à compter de 2030.
Evaluer les « processus décisionnels » dans les copropriétés
Mais la majorité des rénovations réalisées ne sont pas des « rénovations globales performantes ». En cause notamment, un reste à charge trop important et un dispositif d’aides qui favorise « les monogestes » comme le changement du système de chauffage. Pour accélérer les choses, les députées proposent d’évaluer les « processus décisionnels » dans les copropriétés et d’imposer des travaux de rénovation aux plus énergivores (classées F et G). En revanche, le bâtiment mériterait selon elles « de sortir du tout électrique » alors que l’électricité est l’énergie la plus consommée dans le secteur résidentiel, avec 34% du total devant le gaz (29%) en 2021.
Autre constat: la faiblesse du tissu d’entreprises spécialisées dans la rénovation énergétique et le manque de main d’œuvre qualifiée. Les rapportrices proposent à cet égard le lancement d’opérations programmées d’amélioration de l’habitat.
Concernant le financement des travaux et le reste à charge qui atteint parfois « plusieurs dizaines de milliers d’euros », les députées en appellent à un relèvement « très substantiel et rapide des dépenses publiques en faveur de la rénovation énergétique ». L’Etat devrait ainsi augmenter de 14 milliards d’euros par an ses dépenses en la matière et fixer des objectifs chiffrés de distribution de l’éco-prêt à taux zéro, aujourd’hui sous-utilisé.
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