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Publié le 13 sept. 2023 à 8:07Mis à jour le 13 sept. 2023 à 8:08
La sécheresse qui frappe plusieurs régions du monde va-t-elle vider les greniers mondiaux ? Après avoir déjà diminué son estimation de production mondiale de blé en 2023-2024 de 3,3 millions de tonnes en août, le ministère américain de l’Agriculture (USDA) l’a de nouveau réduite de 6 millions de tonnes. Une décision évoquée dans son dernier rapport mensuel WASDE, publié mardi, très suivi par les analystes et le monde agricole.
A 787 millions de tonnes, la production mondiale de la céréale reine est désormais attendue en repli par rapport au millésime 2022-23 (790 millions de tonnes). Les baisses de production dans plusieurs régions du monde ne sont que partiellement compensées par un relèvement d’un million de tonnes de la production en Ukraine.
Forte révision de la production australienne
Dans le détail, l’USDA voit les volumes moissonnés en Australie se contracter de 3 millions de tonnes. Le département australien de l’Agriculture a indiqué, début septembre, s’attendre à une « chute » de la production des cultures d’hiver, dont fait partie le blé.
L’Etat du Queensland (nord-est), ainsi que le nord de la Nouvelle-Galles du Sud (sud-est) et le sud de l’Australie-Occidentale (sud-ouest) ont été affectés par des conditions sèches, attribuables au phénomène météorologique El Niño. « Ce n’est pas une énorme surprise, a commenté Gautier Le Molgat, du cabinet Agritel. Cela faisait longtemps qu’on voyait l’Australie trop élevée. »
La Russie en position de force
La sécheresse a également frappé l’ouest du Canada, grande région de production du blé, en particulier la province d’Alberta. L’USDA a donc amputé son estimation de récolte de 2 millions de tonnes.
Manque de précipitations également en Argentine , où les volumes ont été diminués d’un million de tonnes, ainsi que dans l’ Union européenne . « Le marché n’était pas prêt à ce que le niveau des stocks de fin d’année soit si bas », a observé Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting. A 258 millions de tonnes en fin de campagne, les stocks seraient ainsi à leur plus faible niveau depuis sept ans.
« Là où c’est intéressant, c’est de voir les parts de marché de la mer Noire (Russie et Ukraine) au détriment des autres pays exportateurs , qui ont un petit peu moins de production », souligne Gautier Le Molgat. Selon les estimations de l’USDA, la Russie représenterait quasiment 24 % des exportations mondiales de blé, contre 16 % en 2021-1922.
Des prix toujours bas
Mardi, le rapport WASDE a permis aux cours de se redresser , sans les faire décoller pour autant. Après avoir enregistré, plus tôt en séance, son plus bas niveau depuis décembre 2020, le contrat le plus échangé sur le blé d’hiver américain de variété SRW (« soft red winter wheat ») a terminé en légère hausse de 0,51 %, à 5,8750 dollars le boisseau (environ 27 kg).
Pour autant, les analystes s’interrogent sur la propension de ce rapport à offrir un plancher au prix du blé, très mal en point depuis plusieurs semaines . « Il y a encore beaucoup de blé dans le monde », tempère Jake Hanley, de Teucrium Trading, qui mentionne, en premier lieu, la Russie. « Les prix russes sont les plus bas du marché et tant qu’ils restent faibles, ça empêche les cours de remonter. »
En outre, « les Russes réalisent des ventes non publiques » , de gré à gré, en dehors des appels d’offres, ce qui brouille les repères de l’industrie, selon Michael Zuzolo. « La concurrence est biaisée », pénalisant en particulier les Etats-Unis, affirme l’analyste.
Plus de maïs, moins de soja
A plus longue échéance, les prix pourraient bénéficier de nouvelles révisions des estimations de production, notamment en Australie, où les récoltes de blé ne démarrent qu’en octobre. « Les conditions météo continuent de jouer sur les cultures » en Australie, souligne Michael Zuzolo, alors que la saison des incendies s’approche.
Autre marché mal en point, celui du maïs, dont les cours ont souffert mardi d’un petit relèvement de l’estimation de production mondiale , à 1.214 millions de tonnes pour 2023-2024. L’USDA a, par ailleurs, diminué de près de 1,5 million de tonnes sa prévision de récoltes pour le soja, à 401,33 millions de tonnes, ce qui reste un niveau record.
Avec AFP
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