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Publié le 11 déc. 2023 à 17:33Mis à jour le 11 déc. 2023 à 19:29
Deux mois après des élections législatives historiques, la Pologne entame cette semaine un nouveau chapitre de son histoire. Un chapitre qui devrait être marqué par de meilleures relations avec les institutions européennes et les autres Etats membres de l’Union. Ce lundi, la Diète, chambre basse du Parlement polonais, a refusé l’investiture à Mateusz Morawiecki, le Premier ministre sortant.
C’est la fin de huit années de règne du parti Droit et Justice (PiS en polonais) nationaliste et ultraconservateur, conformément au nouveau rapport de force politique issu du scrutin du 15 octobre. La chambre a ensuite élu Donald Tusk en début de soirée, par 248 voix contre 201. Ce dernier, à la tête d’une coalition qui a remporté les élections, doit être officiellement nommé chef du gouvernement mercredi par le président de la République, Andrzej Duda.
Si tout se déroule comme prévu, Donald Tusk prendra ses fonctions juste à temps pour représenter son pays au sommet européen crucial qui se tient à Bruxelles jeudi et vendredi. Un symbole, après des années de tensions entre Varsovie et les institutions de Bruxelles qui se sont soldées par le blocage d’une partie des fonds européens destinés à la Pologne.
Participation massive
Signe de l’importance du changement en cours, les Polonais se passionnent pour la vie politique de leur pays. Ils se sont rendus massivement aux urnes en octobre : le taux de participation à battu tous les records. Certains débats au Parlement ont attiré plus d’un million de téléspectateurs sur la chaîne Youtube de la Diète ces dernières semaines.
Un cinéma de Varsovie a même diffusé la séance historique de ce lundi sur grand écran. Il est vrai que le PiS a utilisé toutes les possibilités qui lui étaient offertes par la Constitution pour retarder l’arrivée au pouvoir de Donald Tusk, tenant la population en haleine. Autre action chargée de symboles, des Polonais ont démantelé les barrières qui protégeaient la Diète des manifestations depuis des années. La police les a laissés faire.
Pourtant, la nouvelle ère qui s’ouvre ne sera pas facile pour Donald Tusk. D’abord, le nouveau Premier ministre devra cohabiter avec un président de la République affilié au PiS, qui dispose d’un large droit de veto sur les lois votées au Parlement. Son mandat court jusqu’en 2025. « Les conflits risquent d’être constants, notamment pour ce qui concerne le système judiciaire et la politique étrangère », prédit Andrzej Bobinski, directeur du think tank Polityka Insight.
Desserrer la mainmise du PiS
Le nouveau gouvernement devra composer avec des institutions judiciaires que le PiS a profondément réformées dans un sens qui lui est favorable, en particulier le Tribunal constitutionnel. Le lendemain des législatives d’octobre, Duda a encore entériné la nomination de 72 juges, dont certains sont considérés comme proches du PiS.
Les partis pro-européens dénoncent aussi une mise sous tutelle des médias. « Pour Donald Tusk, il sera très long et très difficile de desserrer la mainmise du PiS sur de nombreuses institutions », reprend Andrzej Bobinski.
L’autre défi du nouveau Premier ministre sera l’unité de sa coalition, qui regroupe des partis allant de la gauche à la droite en passant par le centre. Droit à l’IVG, politique économique, code du travail… autant de sujets où les compromis seront difficiles à dégager. Le discours de politique générale que Donald Tusk doit prononcer ce mardi est donc très attendu. « Les partis de la coalition auront tout intérêt à tenir au moins jusqu’à la présidentielle de 2025, mais il y aura des tensions », prévient l’analyste de Polityka Insight.
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