[ad_1]
Publié le 29 sept. 2023 à 14:01
Pandémie du Covid, guerre en Ukraine et tensions géopolitiques obligent, le transport de marchandises par voie maritime est bouleversé. Non seulement les routes changent mais les délais de livraison s’allongent.
En ces temps troublés, la configuration des chaînes d’approvisionnement est devenue la priorité des décideurs politiques et des capitaines d’industrie, selon le rapport annuel sur le transport maritime de la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), publié mercredi dernier.
L’intrarégional en hausse
Depuis 2010, cette dernière observe que les distances maritimes parcourues ont diminué, à mesure qu’augmente le commerce maritime intrarégional. C’est particulièrement vrai en Asie où les routes intra-asiatiques desservant les chaînes d’approvisionnement intrarégionales enregistrent les taux de croissance les plus élevés. La Chine, en tant qu’usine du monde, est soutenue par des pays voisins qui lui fournissent pièces et composants. Elle recourt elle-même davantage à sa production nationale de pièces et de composants, ce qui réduit ses importations de nombreuses marchandises conteneurisées en provenance de pays éloignés.
Réduire les risques
Les entreprises étrangères adaptent leur stratégie pour réduire leur dépendance excessive à l’égard de la Chine sans se déconnecter complètement du pays. Elles se développent en dehors de la Chine tout en maintenant ou non une présence dans le pays. Plusieurs multinationales, telles qu’Apple, Samsung, Sony et Adidas, ont ainsi déplacé certaines activités de fabrication de la Chine vers l’Asie du Sud-Est. Mitsubishi, partenaire de Renault et Nissan, a annoncé la fermeture de son usine chinoise .
Ces stratégies, évidemment, ont des implications directes sur les flux de conteneurs dans la région. Selon les statistiques de la Cnuced, le trafic de conteneurs sur les principales routes reliant l’Est à l’Ouest a diminué de près de 5 % l’an passé. A contrario, le trafic intrarégional a progressé de 3,3 % la même année après avoir enregistré une hausse de 6,7 % en 2021.
Reflux du commerce sino-américain
Les tensions commerciales commencent à faire ressentir leurs effets sur les flux commerciaux actuels entre la Chine et les Etats-Unis, observait le mois dernier l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Certes le commerce bilatéral a atteint un niveau record en 2022. Mais, sa composition s’est modifiée en particulier dans le domaine des semi-conducteurs.
La fracture géopolitique entre les deux blocs a aussi entraîné une modification des chaînes d’approvisionnement . L’instauration de droits de douane aux Etats-Unis et en Chine depuis 2018, imposant des coûts supplémentaires sur leur commerce bilatéral des deux pays, a provoqué un détournement des flux commerciaux au profit d’autres pays.
Ainsi, la part des importations des Etats-Unis en provenance de Taïwan, du Mexique, du Vietnam et de l’Union européenne est en croissance. C’est notamment le cas dans les secteurs des véhicules, des ordinateurs, des appareils électroniques, des équipements et machines de transport, ainsi que des équipements et machines électriques. « En 2022, la part des importations de conteneurs des Etats-Unis en provenance du Vietnam est passée à 8 %, contre 4 % en 2017. La part de l’Inde, d’environ 3 % en 2017, s’élevait à environ 5 % en 2022 », relève la Cnuced. La part de la Chine dans les importations de conteneurs des Etats-Unis est passée, elle, de 40 % en 2017 à environ 31 % en 2022.
D’une manière générale, le rapport constate « une augmentation notable de la proximité politique des échanges depuis la fin de l’année 2022 ». En clair, on commerce un peu plus avec des pays amis partageant des politiques similaires. Ce phénomène devrait s’intensifier dans les années à venir.
Des routes plus longues
De son côté, la guerre en Ukraine a généré un allongement des délais de livraison de certaines marchandises transportées par bateau. Les distances parcourues par les cargaisons de pétrole ont atteint un niveau record en 2022. Les expéditions de céréales ont parcouru en 2023 une distance « jamais atteinte », les pays importateurs de céréales ayant été contraints de chercher d’autres exportateurs, tels que les Etats-Unis et le Brésil, qui requièrent des expéditions sur de longues distances.
La distance moyenne parcourue par une tonne de céréales était de 5.574 miles nautiques (10.300 km environ) en 2002. En 2022, elle était de 7.251 miles en 2022.
[ad_2]
Source link