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Publié le 26 déc. 2023 à 19:00Mis à jour le 26 déc. 2023 à 19:09
La Moldavie a rapidement embrayé. Dix jours après avoir bénéficié, comme son voisin ukrainien, d’une invitation des Vingt-Sept à entamer des négociations d’adhésion à l’Union européenne , la présidente moldave Maia Sandu a annoncé dimanche qu’elle allait demander au Parlement de « lancer l’organisation d’un référendum sur l’adhésion à l’automne prochain, au cours duquel la voix des citoyens serait décisive ».
L’objectif est de montrer que le gouvernement est soutenu dans ses négociations par la majorité des 2,6 millions d’habitants de cette ancienne république soviétique. Le « oui » devrait l’emporter, si l’on en croit un sondage de juillet qui donnait une majorité de 55 % en faveur de l’adhésion.
Ne plus rester assis entre deux chaises
Voilà longtemps que les Moldaves sont majoritairement favorables à l’entrée dans l’Union . Ils ont pourtant longtemps été dirigés par des gouvernements voulant ménager à la fois Bruxelles et Moscou, quand ils n’étaient pas carrément alignés sur le Kremlin.
Mais Maia Sandu, élue en 2020 sur une plate-forme anticorruption et résolument pro-occidentale, estime que l’heure n’est plus à rester assis entre deux chaises. Au vu de l’invasion de son voisin ukrainien par la Russie, son gouvernement a déposé au printemps 2022 une demande d’adhésion à l’Union européenne.
Si Chisinau a condamné l’invasion de l’Ukraine, elle n’a pas déposé de candidature à l’Otan, afin de ne pas brusquer Moscou. Peine perdue, puisque le Kremlin a coupé la moitié de l’approvisionnement en gaz du pays, au prix d’une inflation galopante.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a aussi menacé la Moldavie de connaître « le même sort » que l’Ukraine. Conséquence : le pays, qui affirme que Moscou fomente des coups d’Etat chez lui et qui a interdit des partis politiques pro-Kremlin, n’exclut plus de demander à rejoindre l’Alliance atlantique.
Sphère d’influence
Moscou a toujours considéré que la Moldavie devait rester dans sa sphère d’influence, voire fait partie du « monde russe ». Seuls 8 % des Moldaves sont russophones, mais ils sont rassemblés dans l’enclave séparatiste de Transnistrie qui échappe à la souveraineté de Chisinau et où le référendum sur l’adhésion à l’Union ne pourra vraisemblablement pas être organisé.
Une force de « maintien de la paix » de 2.000 soldats russes y est déployée depuis trente ans. La Moldavie avait été intégrée à l’Empire russe dès 1812 et, après une parenthèse au sein du royaume de Roumanie, absorbée par l’URSS en 1940.
Second mandat présidentiel
Pour guider la marche de son pays vers l’Union européenne, Maia Sandu, une ancienne économiste de la Banque mondiale âgée de 51 ans, a logiquement annoncé dimanche qu’elle briguerait un second mandat lors de la présidentielle de l’automne prochain. Elle a de grandes chances de l’emporter, puisque son action est approuvée par une moitié des Moldaves, dont près des deux tiers estiment que le pays « va dans la bonne direction ».
Son parti, Action et Solidarité, a largement remporté les dernières élections municipales. Elle bénéficie aussi d’une conjoncture économique favorable après des années difficiles (un million de Moldaves ont émigré depuis vingt ans). Le think tank moldave Expert Grup estime que l’économie, qui a fait face à un « mix de crises sans précédent en 2022, avec une chute du PIB de 5,9 % », se redresse grâce à une aide extérieure robuste. Il prévoit une croissance de 5,4 % l’an prochain, après 4,7 % cette année.
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