[ad_1]
Six jours après la mutinerie des paramilitaires du groupe Wagner contre le pouvoir militaire, la hiérarchie de l’armée russe est en pleine crise.
Les rumeurs de limogeages, interrogatoires, voire emprisonnements de militaires, courent Moscou depuis que Vladimir Poutine a essayé, lundi soir, de reprendre la main après deux jours de flottement. La purge semble lancée contre les officiers qui auraient soutenu, ou simplement fait preuve de passivité devant la progression quasiment sans résistance jusqu’à 170 km de Moscou d’une colonne de blindés du groupe dirigé par Evguéni Prigojine.
Le début d’une purge massive
C’est le numéro deux des opérations russes en Ukraine, le général Sergueï Sourovikine , qui a « ouvert le bal », mercredi soir, quand des sources fiables mais anonymes ont révélé qu’il avait été arrêté . Il serait depuis interrogé par le FSB en raison de ses liens amicaux avec Prigojine. De source russe, jeudi en fin d’après-midi, il n’aurait pas été arrêté et serait dans un lieu qui n’a pas été communiqué. Il avait servi d’intermédiaire entre le pouvoir et le chef de Wagner, samedi, en l’appelant à faire demi-tour via une curieuse vidéo où il semblait très mal à l’aise.
C’est le début d’une « purge massive », a annoncé un ex-cadre du service de presse du ministère russe de la Défense, sur son compte Telegram Rybar. Cette vague d’arrestations ramènerait la Russie aux heures noires de son histoire : avant le début de la Seconde Guerre mondiale, l’armée rouge avait été « nettoyée » de ses hauts gradés par le Kremlin de Staline. Ce qui n’avait pas peu contribué aux revers catastrophiques du début du conflit avec l’Allemagne nazie.
Toutes proportions gardées, si les arrestations actuelles se confirment, elles pourraient affecter l’efficacité de Moscou dans son offensive en Ukraine. Ne serait-ce qu’en raison de la perturbation de la chaîne hiérarchique dans les prochaines semaines, avec des nominations où la loyauté l’emportera sur la compétence.
Un mystérieux bain de foule
Sergueï Sourovikine était considéré par les Ukrainiens eux-mêmes comme un redoutable tacticien défensif et apprécié par une grande partie des officiers russes. Comment l’armée, historiquement toujours dominée, voire méprisée par le pouvoir politique, les services spéciaux (FSB, GRU, etc.) et polices politiques réagirait à une purge trop importante ?
La plupart des hauts gradés ont en fait disparu de la scène publique ; occupée seulement par Vladimir Poutine, filmé en train de prendre un rare bain de foule au Daghestan, dans le Caucase russe, pour illustrer un retour à la normalité. Voire, car ces embrassades de femmes et enfants contrastant avec les précautions drastiques imposées à tous ceux qui l’approchent depuis le Covid, ont relancé les rumeurs de sosies du président.
Un ministre de la Défense et un chef d’Etat-major invisibles
Ainsi, Sergueï Choïgou, le ministre de la Défense et bête noire d’Evguéni Prigojine, a quasiment disparu des radars depuis le début, vendredi, de la mutinerie. Et Valery Guerassimov, le chef d’état-major de l’armée, n’a pas été vu ni en public ni à la télévision depuis le début de la mutinerie de Wagner. Son nom n’est même plus mentionné dans les communiqués de presse du ministère de la Défense. C’est pourtant le commandant en chef de « l’opération militaire spéciale » du Kremlin en Ukraine.
Ces deux absences sont d’autant plus étranges que Sergueï Choïgou et Valery Guerassimov, de par leurs fonctions, sont impliqués dans la chaîne d’autorisations de frappes nucléaires sous l’égide du président. En clair, s’ils sont en disgrâce, qui partage le code, supposément coupé en trois, avec Vladimir Poutine ? Leurs disparitions médiatiques échappent à la majorité des Russes se contentant de regarder les télévisions publiques. Mais elles ne passent pas pour autant inaperçues sur les réseaux sociaux. Lors de la rébellion de Wagner, les chaînes Telegram russophones ont enregistré un record de 11 milliards de vues en vingt-quatre heures. Les Russes qui veulent savoir suivent tout.
L’armée ukrainienne affirme progresser de nouveau
Parallèlement, Kiev a fait état, pour la troisième journée consécutive, après avoir piétiné deux semaines, d’avancées sur plusieurs fronts. Des gains modestes, avec un village repris ici ou là, mais assortis d’avancées de 1,5 km, selon l’Ukraine. Autour du « Verdun ukrainien », la ville de Bakhmout, les soldats ukrainiens se seraient emparés de deux villages à proximité, Klishchiivka et Berkhivka, jeudi. Ils auraient aussi progressé en direction des villes stratégiques de Melitopol et Berdiansk sur le littoral de la mer d’Azov. L’armée russe aurait progressé, en revanche, dans la région de Lougansk.
The current Kremlin chaos will look like a polite afternoon tea compared to what’s next if #Ukraine liberates #Bakhmut so soon after the Wagner Rebellion https://t.co/Zk9eHxt0UB
— Jessica Berlin (@berlin_bridge) June 29, 2023
[ad_2]
Source link