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La desserte aérienne de l’Afrique vire au casse-tête pour les compagnies aériennes, après l’annonce par les militaires au pouvoir à Niamey de la fermeture complète de l’espace aérien du Niger, dans la nuit de dimanche à lundi. La décision à effet immédiat, justifiée par la crainte d’une intervention militaire panafricaine contre les putschistes , a obligé bon nombre de compagnies à dérouter ou annuler des vols à destination de l’Europe.
« Face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins, l’espace aérien nigérien est fermé à compter de ce jour dimanche […] jusqu’à nouvel ordre », indique le communiqué, diffusé peu avant minuit. « Toute tentative de violation de l’espace aérien » entraînera « une riposte énergique et instantanée », ajoute le communiqué.
Vols déroutés ou annulés
Air France a ainsi dû dérouter vers Abidjan les vols en provenance de Nairobi et de Johannesburg, tandis que les vols au départ de Lagos, Yaoundé et Abidjan ont dû être annulés. D’autres vols ont dû faire demi-tour comme celui de Libreville, ou le Johannesburg-Londres de British Airways. Et ce lundi matin, les quelques vols commerciaux programmés sur l’axe Nord-Sud étaient tous contraints d’effectuer un large détour via le Benin, la Côte d’Ivoire et le Mali, afin d’éviter le ciel du Niger, comme le Lagos-Londres de Virgin Atlantic ou le Lagos-Istanbul de Turkish Airlines.
Concernant les vols d’Air France, qui reste le principal opérateur entre l’Europe et l’Afrique avec 33 destinations et plus de 3 millions de passagers par an (hors Afrique du Nord), l’essentiel du programme de vols vers l’Afrique subsaharienne est néanmoins maintenu. Outre Niamey, les seules dessertes provisoirement suspendues « jusqu’au 11 août » sont celles de Bamako (Mali) et Ouagadougou (Burkina Faso), deux pays également dirigés par des militaires putschistes en délicatesse avec la France, et qui ont apporté leur soutien à leurs collègues putschistes de Niamey. Cependant, le contournement du Niger occasionne des allongements de la durée des vols, pouvant aller jusqu’à deux heures de plus (dans le cas de la desserte de N’Djamena au Tchad).
Plus de la moitié du Sahel fermé
La fermeture du ciel nigérien, pour une durée indéterminée, est d’autant plus perturbante pour le trafic aérien africain qu’elle s’ajoute à celle, déjà ancienne, de la Libye et du Soudan. Mais aussi aux mises en garde américaines concernant le survol du Mali, en raison de batteries de missiles antiaériens russes à longue portée, de type Pantsir ou SA-22, capable d’atteindre des avions jusqu’à une altitude de 15.000 mètres dans un rayon de 36 kilomètres. Batteries servies par des mercenaires russes du groupe Wagner auxquels les militaires nigériens auraient également fait appel à Niamey.
Au total, plus de la moitié de l’espace aérien sahélien se retrouve ainsi interdit aux vols commerciaux, ce qui oblige les compagnies à passer soit par la route de la mer Rouge à l’est, soit par celle de l’Afrique de l’Ouest et du Maroc ou de l’Algérie, au prix de délais et de surcoûts. Pour les vols les plus longs entre le nord de l’Europe et l’Afrique du Sud, le détour de plus de 1.000 km pourrait même nécessiter une escale, en fonction des avions.
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