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Publié le 22 sept. 2023 à 15:53Mis à jour le 22 sept. 2023 à 18:18
La tension ne retombe pas entre l’Inde et le Canada. Les deux pays sont en pleine tempête diplomatique depuis que Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, a accusé lundi l’Inde d’avoir participé à l’assassinat d’un leader séparatiste sikh sur le sol canadien au mois de juin.
Piquée au vif, l’Inde a suspendu jeudi l’octroi de nouveaux visas aux citoyens canadiens, invoquant la « situation sécuritaire au Canada ». Une mesure inédite venant de New Delhi, illustrant la gravité de la crise entre les deux pays. L’Inde a également demandé à Ottawa de réduire sa présence diplomatique dans le pays. Plus tôt dans la journée, le haut-commissariat du Canada en Inde avait indiqué qu’il allait temporairement « ajuster » sa présence dans le pays à la suite de « menaces sur diverses plateformes de médias sociaux » contre son personnel.
L’affaire est partie du meurtre de Hardeep Singh Nijjar, à proximité du temple sikh qu’il dirigeait près de Vancouver. Citoyen canadien, il avait été classé comme « terroriste » par les autorités indiennes en 2020 et sa tête avait été mise à prix en 2022. Il faisait partie du mouvement pro-Khalistan, qui milite pour la création d’un Etat indépendant au Pendjab, un Etat de l’ouest indien.
Le gouvernement canadien a dit détenir des preuves qui relient l’assassinat de Nijjar à des agents indiens. Mais aucune de ces preuves n’a pour l’instant été rendue publique.
Surenchère diplomatique
A New Delhi, les déclarations de Justin Trudeau ont eu l’effet d’une bombe. Mardi, le ministère des Affaires étrangères indien a publié un communiqué lapidaire dénonçant des accusations « absurdes » et « politiquement motivées », tout en appelant Ottawa à prendre des mesures contre les « terroristes et extrémistes » qui « menacent la souveraineté et l’intégrité » de l’Inde.
Depuis de nombreuses années, New Delhi voit d’un très mauvais oeil la clémence des autorités canadiennes vis-à-vis d’individus qu’elle considère comme des terroristes. Dans les années 1980 et 1990, le pouvoir central a durement réprimé le mouvement pro-Khalistan, auteur d’opérations violentes.
Lundi, les Canadiens avaient procédé à l’expulsion d’un diplomate indien, probablement le directeur de l’antenne des services de renseignements indiens au Canada. Mardi, les Indiens ont répliqué en convoquant l’ambassadeur canadien et en expulsant un diplomate de haut rang qui a été sommé de quitter le pays dans les cinq jours.
Les alliés du Canada gênés
L’affaire semble gêner tous les alliés du Canada, et notamment ceux faisant partie de l’alliance de renseignement Five Eyes (Etats-Unis, Canada, Australie, Royaume-Uni et Nouvelle-Zélande), qui ont été mis au courant des conclusions canadiennes avant que Justin Trudeau ne les rende publiques devant le Parlement.
Après l’allocution du Premier ministre canadien, les Etats-Unis ont simplement déclaré être « profondément préoccupés » par l’affaire. Certains observateurs ont expliqué le relatif silence de Washington par le spectaculaire rapprochement stratégique opéré par Joe Biden cette année avec l’Inde, ayant pour objectif de contrebalancer la puissance chinoise dans la région.
Interrogée sur le sujet, la Maison-Blanche a réfuté les accusations de complaisance vis-à-vis de New Delhi. Jeudi, Jake Sullivan, le conseiller à la Sécurité nationale américain, a indiqué en conférence de presse que Washington prenait l’affaire « au sérieux » et défendrait ses principes quel que soit le pays concerné. Selon des informations récoltées par le « Financial Times », Joe Biden aurait directement parlé de l’affaire avec Narendra Modi lors du G20 . La Maison-Blanche n’a pas confirmé cette information.
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