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Publié le 5 janv. 2024 à 7:24Mis à jour le 5 janv. 2024 à 13:54
Après avoir tenu et tenu encore des discours belliqueux ces dernières semaines, Kim Jong-un a décidé de joindre des actes à ses paroles. Ce vendredi, l’armée nord-coréenne a effectué plus de 200 tirs d’artillerie avec ses canons côtiers dans une zone à proximité d’îles sud-coréennes du nord-ouest. Une démonstration de force qui intervient au lendemain de manoeuvres menées conjointement par Séoul et Washington.
Si tous les obus sont tombés dans les eaux situées au nord de la ligne de démarcation maritime entre les deux Corée (la NLL ou Ligne de limite Nord), Séoul a ordonné l’évacuation des habitants de ces îles, situées en mer Jaune, à une dizaine de kilomètres des côtes. Et certaines de ses unités stationnées dans ces îles ont, à leur tour, effectué des exercices de tirs.
Un précédent meurtrier en… 1970
Ce n’est pas la première fois que Pyongyang effectue des tirs d’artillerie dans cette zone maritime qu’elle ne reconnaît pas car, imposée selon elle, par l’ONU. À plusieurs reprises, notamment en en 2019 et 2022, des tirs ont été effectués mais jamais aussi près des îles sud-coréennes. Sauf en 1970 lors d’un incident qui reste vivace dans la mémoire des Sud-Coréens : à l’époque, 170 obus d’artillerie avaient été lancés sur l’île de Yeonpyeong, faisant quatre morts dont deux civils. Ce qui constituait alors la première attaque nord-coréenne contre des civils depuis la guerre de Corée (1950-1953).
Dans la foulée du barrage d’artillerie de ce vendredi, la Corée du Sud a dénoncé un « acte de provocation ». « Nous avertissons sévèrement que la Corée du Nord porte l’entière responsabilité de cette escalade de la crise et nous l’exhortons à cesser immédiatement ces actions », a écrit le ministère sud-coréen de la Défense dans un communiqué. Ajoutant : « Notre armée suit et surveille de près la situation en étroite coordination avec les Etats-Unis. » De son côté, Pékin a appelé « à la retenue » et espéré que les deux pays « s’abstiendront de prendre des mesures qui aggravent les tensions (et) qu’elles éviteront une nouvelle escalade ».
Durcissement
Les tirs effectués par Pyongyang sont, malheureusement, une suite logique de l’escalade des tensions entre les deux pays. La Corée du Nord a visé la NLL qui est une zone tampon maritime, définie dans les eaux frontalières et qui a été créée en septembre 2018 avec la signature d’un accord militaire intercoréen.
Mais en novembre, Séoul avait estimé nécessaire de suspendre cet accord après le lancement d’un satellite nord-coréen et avait repris la surveillance aérienne le long de la frontière. Dans la foulée, Pyongyang avait été plus loin, annulant unilatéralement cet accord de 2018 et annonçant qu’elle restaurerait « toutes les mesures militaires suspendues en vertu de l’accord ». Depuis cette date, elle avait, selon l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, « entamé des discussions en vue de démanteler ses agences chargées de gérer les relations intercoréennes. »
Au fil des semaines la Corée du Nord avait alors multiplié les actes et déclarations belliqueuses à destination de Séoul mais aussi des Etats-Unis. Après avoir tiré un missile interbalistique capable d’atteindre les Etats-Unis , Kim Jong-un avait durci en fin d’année. Déclarant notamment que « l’unification des deux Corée ne sera plus possible » et que la péninsule coréenne était désormais « au bord d’un conflit armé ».
Dans son discours du Nouvel an, le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, avait explicitement indiqué vouloir « renforcer son alliance avec les Etats-Unis pour dissuader la Corée du Nord ». Des propos auxquels la très influente soeur de Kim Jong-un – vice-directrice de département du Comité central du Parti du travail – avait répondu sarcastiquement : « Je félicite grandement et à bras ouverts (le fait que) le président Yoon prévoit de continuer à contribuer à la rapide montée en puissance de l’armée de notre pays. »
Les services de renseignements sud-coréens avaient estimé en décembre que la Corée du Nord pourrait lancer des provocations militaires ou cyberattaques au début de l’année 2024. Cela, à l’approche des élections législatives sud-coréennes qui se tiendront en avril et de l’élection présidentielle américaine qui elle, aura lieu en novembre.
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