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Publié le 12 sept. 2023 à 18:13
Trop peu, trop tard ? Les autorités chinoises ont multiplié les annonces visant à soutenir les Bourses locales ces dernières semaines, mais sans parvenir pour autant à convaincre les investisseurs internationaux de revenir sur le marché. Le pessimisme des grands gérants mondiaux vis-à-vis de l’économie chinoise a même dépassé le niveau atteint à la veille de la réouverture de l’économie chinoise il y a un an, montre l’enquête réalisée chaque mois par Bank of America.
« Eviter la Chine » est ainsi devenu l’un des thèmes les plus consensuels parmi les gérants interrogés par la banque américaine, qui pèsent collectivement pour 616 milliards de dollars d’actifs. Le pourcentage d’investisseurs s’attendant à un rebond de la croissance chinoise dans l’année à venir est passé de 78 % en février dernier – peu après la fin de la politique « zéro Covid » – à 0 % ce mois-ci. Moins que les 2 % atteints il y a un an.
La crise immobilière source de risque systémique
L’impact de la débâcle immobilière chinoise reste au coeur des préoccupations des investisseurs. La crise de liquidité qui frappe les promoteurs immobiliers menace d’emporter Country Garden après avoir fait chuter Evergrande, tous deux des acteurs majeurs du secteur. L’immobilier chinois est désormais perçu comme la principale source de risque systémique sur le marché mondial du crédit, devant l’immobilier commercial européen et américain fragilisé par la hausse des taux. Les investisseurs ont par ailleurs perdu espoir de voir Pékin répondre à cette crise avec une relance massive : ils ne sont plus que 15 % à y croire.
Résultat, les gérants ont opéré un « virage radical » au détriment des économies émergentes. Bank of America a ainsi observé « une chute record de l’allocation aux marchés émergents ». Un signe de plus de la défiance persistante des investisseurs étrangers en particulier vis-à-vis de la Chine, après plusieurs années marquées par des crises à répétition. Dont certaines causées par les autorités elles-mêmes à l’instar de la reprise en main musclée des grandes plateformes Internet.
L’impopularité des marchés chinois commence ainsi à avoir des répercussions sur les offres commerciales des grands gérants. Fin août, le plus grand gérant mondial, BlackRock, a annoncé à ses clients la fermeture prochaine de son fonds coté (ETF) « China Flexible Equity », enregistré au Luxembourg. En cause, « l’absence de marque d’intérêt de nouveaux investisseurs », précise le gérant d’actifs. Lancé en 2017, cet ETF comptabilisait 21,4 millions de dollars d’encours au 24 août dernier. VanEck a pour sa part annoncé la semaine dernière la liquidation de son ETF « China Growth Leaders », lancé en 2010, qui affichait 12 millions de dollars d’encours à la fin août.
Les marchés chinois patinent
Les autorités chinoises poursuivent de leur côté leurs efforts pour soutenir les marchés. Après avoir réduit les frais des fonds de placements, divisé par deux la taxe locale sur les transactions financières et encouragé les sociétés cotées à racheter leurs propres actions, Pékin a récemment annoncé une révision de la réglementation encadrant les placements des assureurs, afin de les inciter à investir davantage en actions.
Ces mesures n’ont toutefois pas eu jusqu’à présent d’impact durable. L’une des dernières à avoir été mise en place est l’assouplissement des limites encadrant l’usage de l’effet de levier pour les investisseurs locaux, c’est-à-dire de leur capacité à s’endetter pour investir. Cette modification a entraîné lundi la plus forte hausse des montants empruntés pour financer des investissements en trois ans. Mais après avoir gagné 0,74 % lundi, l’indice CSI 300 des Bourses de Shanghai et de Shenzhen est reparti à la baisse mardi. Il reste ainsi en baisse de près de 3 % depuis le début de l’année, et de plus de 35 % par rapport à son record de février 2021.
Pour les quelques gérants à parier encore sur un rebond des marchés chinois, ce pessimisme généralisé est, précisément, l’une des raisons d’y croire. « Le sentiment de marché est aussi bas qu’il peut l’être, les valorisations sont attractives et les autorités sont mobilisées », explique Helen Keung de Robeco. Pour autant, elle-même reconnaît la nécessité de se montrer très sélectif : « il faut se concentrer sur les priorités du gouvernement », explique-t-elle, en citant par exemple les producteurs de véhicules électriques ou encore les champions locaux de l’intelligence artificielle.
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