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Fin septembre, Sophie Binet avait lancé une « alerte démocratique » et appelé à « faire entendre l’exigence d’une réponse aux besoins des quartiers populaires ». Le changement de Premier ministre n’a pas rassuré la secrétaire générale de la CGT, au contraire.
Ce mardi, lors d’une nouvelle conférence de presse, la syndicaliste a décrit une CGT « inquiète et en colère face à la fuite en avant réactionnaire de ce nouveau gouvernement » fustigeant un quinquennat « qui ne change pas de cap et au contraire accélère, fonce dans le mur toujours plus vite ».
« Triple naufrage »
La syndicaliste a évoqué un « triple naufrage ». Le premier, économique avec le retour de la hausse du chômage, social avec notamment la réforme des retraites, ainsi que moral et démocratique, avec la loi immigration. Elle a aussi dénoncé le contraste entre le traitement de la contestation agricole et celui des quelque 1.000 militants de la CGT poursuivis devant les tribunaux, alors qu’ils n’ont « ni mis le feu à des bâtiments publics ni adressé de menaces de mort ».
Revenant sur les annonces du Premier ministre concernant l’assurance-chômage, Sophie Binet a appelé le gouvernement à cesser de faire « la guerre aux seniors ». Elle a dénoncé une « triple peine » pour eux avec l’obligation de travailler « deux ans de plus » du fait de la réforme des retraites, le fait qu’ils sont les premières victimes des plans de licenciement, et que le gouvernement « annonce de nouveaux reculs en matière de droits au chômage pour [eux] ».
Clarifier les intentions du gouvernement
La moitié des bénéficiaires de l’Allocation spécifique de solidarité, dont Gabriel Attal a annoncé la suppression, sont âgées de 50 ans ou plus, a-t-elle insisté. Elle a aussi jugé « scandaleux » le « nouvel argument qui est de prétexter le non-respect de la trajectoire financière [du régime d’assurance-chômage] pour imposer de nouvelles régressions », le Premier ministre envisageant dans ce cas un nouveau tour de vis.
Alors que les partenaires sociaux se retrouvent ce mercredi pour une nouvelle séance de négociation sur l’emploi des seniors, après leur rendez-vous de vendredi dernier, la leader de la CGT a demandé au gouvernement de « clarifi[er] sa position ». Non seulement sur le fait de savoir – s’il y a accord – s’il le reprendra tel quel dans la future nouvelle loi travail annoncée. Mais aussi ce qu’il a l’intention de mettre « autour ». « Le Code du travail commence par un article L. 1 qui impose une négociation avant de légiférer » sur les questions d’emploi.
30 propositions sur les seniors
La centrale a formulé 30 propositions sur l’emploi des seniors, parmi lesquelles la mise en place d’un « temps partiel de fin de carrière […] sans perte de salaire et cotisé à 100 % » dès 55 ans, des « congés payés supplémentaires » lorsqu’ils sont exposés à au moins un critère de pénibilité, ainsi que le contrôle par le CSE pour empêcher les discriminations à l’embauche. Et pourquoi pas pour dissuader le licenciement des salariés de plus de 50 ans, l’obligation de verser « les cotisations sociales […] dues jusqu’à l’âge légal de la retraite » en cas de licenciement d’un salarié de plus de 50 ans.
Interrogée sur le dossier de l’AG2R, Sophie Binet a eu des propos très fermes : « A la CGT, un de nos slogans c’est ‘On ne lâche rien’, donc on a pris une position à quatre organisations syndicales sur cinq. On suit ce dossier de près jusqu’à ce que les éléments pointés sur Bruno Angles [directeur général d’AG2R-La Mondiale, NDLR] soient entendus et que les leçons soient tirées », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Les choses avancent et nous espérons de bonnes nouvelles dans les prochaines semaines. »
Propos très fermes sur l’AG2R
Elle a insisté sur le « besoin [d’]une gouvernance apaisée qui rassemble organisations syndicales et organisations patronales […] pour répondre au besoin de qualité de service aux usagers » d’AG2R.
La syndicaliste considère qu’« aujourd’hui ces ingrédients ne sont pas réunis puisqu’il y a un désaccord sur le projet porté par le directeur général du groupe. Ce sont ces points qui doivent être clarifiés dans les prochains jours et sur lesquels nous sommes toujours très actifs pour obtenir satisfaction », a-t-elle insisté.
Alors qu’une négociation s’est ouverte avec le patronat sur leur avenir, Sophie Binet a souligné que « la CGT est très attachée aux groupes paritaires de protection sociale ».
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