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À cause du retour d’El Niño, la situation se tend encore un peu plus du côté des grands producteurs de jus concentré comme le Brésil.
Déjà en difficulté chronique depuis plusieurs années, la production d’oranges destinées à être pressées en jus est aujourd’hui plombée par un facteur supplémentaire: l’activation du phénomène climatique El Niño. De quoi tendre encore un peu plus la disponibilité dans le monde de concentré d’orange, le composant principal utlilisé par les fabricants pour le jus d’orange concentré (qui se distingue des purs jus).
Comme le relate Les Echos, les pluies diluviennes au Brésil, premier producteur mondial, amplifiées par El Niño, ont provoqué une chute de la production utile d’orange à jus. Les fruits sont en effet gorgés d’eau et il faut désormais 15,5 tonnes de fruits pour faire une tonne de concentré quand il n’en faut que 11 tonnes en temps normal. De quoi faire baisser drastiquement l’offre brésilienne de jus concentré (-30%).
En conséquence, pour la première fois de son histoire, le Brésil n’honore plus tous ses contrats d’approvisionnement en concentré de jus d’orange et a dû mettre en place un système d’allocations qui limite les volumes par client.
Production divisée par 4 en Floride
Le cas brésilien va s’ajouter aux difficultés subies par les autres grands producteurs. En Floride, aux Etats-Unis, la production d’oranges a été divisée par quatre suite à l’ouragan Ian de septembre dernier (et cette production devrait continuer à baisser dans les prochaines années). Au Mexique et en Espagne, les conditions climatiques ont également lourdement pesé sur la production de fruits.
En mai dernier, Unijus s’inquiétait déjà d' »une situation inédite » et d’une « pénurie de concentrés de jus d’orange, en conventionnel comme en bio (…) sur le marché mondial depuis plusieurs semaines ».
En résumé, les stocks mondiaux n’ont jamais été aussi bas. Les conséquences sont assez simples à tirer: le risque de pénuries de jus d’orange chez les distributeurs est plus fort que jamais. Quant aux produits disponibles, ils seront encore plus coûteux à cause de la spéculation autour de cette pénurie, puisque le jus d’orange est coté.
« Alors que nous comptions sur une détente de la situation en termes de disponibilité avec la récolte en cours (qui débute en juin, NDLR) au Brésil, nous découvrons que la pénurie devrait perdurer encore au moins un an », se désole Unijus, l’interprofession française des jus de fruit, auprès des Echos.
Facteur aggravant, cette situation provoque une bataille acharnée pour obtenir le précieux produit. « Les flux qui se dirigeaient vers l’Europe sont aujourd’hui détournés vers les États-Unis » dont les industriels sont prêts à surenchérir face aux européens, nous expliquait en mai dernier, Emmanuel Vasseneix, le président d’Unijus.
Un cours du jus d’orange au plus haut depuis 20 ans
Faut-il s’attendre à des pénuries dans les rayons français? Difficile à dire. Étant donné le niveau des stocks, cela paraît inévitable. Mais la grande distribution évite pour le moment de commenter la situation.
Interrogés par BFM Business, Auchan et Carrefour n’ont pas retourné nos demandes de commentaires dans l’immédiat. Lidl nous indique qu’il « n’est pas concerné par ce soucis ». Quant au groupe E.Leclerc, il ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet.
Côté prix, la spéculation a fait passer le cours du jus d’orange d’environ 1,2 dollar la livre (450 grammes), en 2020, à près de 3 dollars cet été. Soit un plus haut en 20 ans avec une flambée sur la période de 96,4%.
Les conditionneurs de jus de fruits doivent ainsi faire face à des demandes d’augmentations de la part des grossistes: +50% en mai sur un an, voire +80% aujourd’hui, selon Unijus.
Dans un contexte d’inflation, pas sûr que les consommateurs français acceptent ces niveaux de prix, même si le produit est peu disponible. Rappelons que le jus d’orange à base de concentrés et les nectars d’orange représentent 23,3% des ventes de jus et nectars d’orange en grandes et moyennes surfaces en France, selon Nielsen.
Du pain béni pour les producteurs de sodas qui justement engagent aujourd’hui un mouvement de baisse de prix pour leurs produits.
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