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Publié le 7 nov. 2023 à 5:52Mis à jour le 7 nov. 2023 à 20:49
Le public était arrivé dès 6h30 le matin pour espérer entrer dans la salle d’audience. Elle était trop petite pour contenir tous ceux qui voulaient écouter Donald Trump témoigner dans le procès qui le juge pour fraude : deux autres salles avec retransmission vidéo ont été ouvertes, et immédiatement remplies.
Lundi, à la Cour suprême de Manhattan, l’ancien président des Etats-Unis était appelé à s’expliquer sur la valorisation des immeubles et des golfs de la Trump Organization – son coeur de métier de promoteur immobilier, et l’essence de sa fortune.
Donald Trump, ses fils et plusieurs collaborateurs sont accusés par la procureure générale de l’Etat de New York, Letitia James, d’avoir enflé la valeur des propriétés, notamment l’immeuble de la 5e Avenue ou le 40 Wall Street, pour obtenir de meilleures conditions financières de la part des banques.
Le juge Arthur Engoron, qui présidait l’audience, a déjà acté la survalorisation des actifs entre 2014 et 2021, et statué en faveur de la liquidation de plusieurs sociétés gérant ses immeubles les plus emblématiques. Un appel est en cours, et la décision, si elle était confirmée, pourrait fragiliser gravement l’empire immobilier de l’ancien président américain.
250 millions de dollars d’amende en jeu
L’enjeu du procès porte désormais sur le montant de l’amende, afin de sanctionner pécuniairement cette fraude – la procureure réclame une amende de 250 millions de dollars.
Letitia James, à qui Donald Trump voue une haine tenace en l’accusant de biais partisan – elle est élue sous les couleurs démocrates -, avait donné sa vision du dossier face aux caméras massées devant les marches du tribunal avant l’ouverture de l’audience : « Monsieur Trump a, de manière répétée et constante, déformé et gonflé la valeur de ses actifs. Je suis certaine qu’il se lancera dans des injures, […] et qu’il parlera d’une chasse aux sorcières. Mais finalement, la seule chose qui compte, ce sont les faits et les chiffres. Et les chiffres, mes amis, ne mentent pas », avait-elle assuré.
Depuis son box de bois sombre, un Donald Trump en costume bleu marine et cravate assortie n’a de fait pas tardé à critiquer la tenue d’un « procès fou », « instrumentalisé », selon lui, pour des raisons politiques. Il a constamment joué avec les nerfs du représentant de la procureure, Kevin Wallace, et du juge, qui a demandé plusieurs fois à l’avocat de Donald Trump de « contrôler son client ». « Si c’est son avis, c’est son avis », a répondu Christopher Kise, rappelant que le juge avait peut-être affaire au « prochain président des Etats-Unis ».
Donald Trump a suivi sa ligne de défense : « Vous avez fait de ces déclarations (comptables) quelque chose d’important mais ce n’était pas important », a-t-il assuré. « J’ai travaillé avec les banques depuis cinquante ans, j’ai emprunté beaucoup et j’ai remboursé beaucoup. […] Il n’y a pas de victimes », a-t-il aussi tenté de convaincre, jugeant que la valeur retenue pour évaluer sa propriété de Mar-a-Lago était, à l’inverse, « cinquante à cent fois » trop basse.
« Vous a-t-on demandé un essai ? »
« Mon niveau (d’intérêt, NDLR), c’était la Chine et la Russie, et de garder l’Amérique en sécurité » en 2021, a enfin relativisé Donald Trump, suscitant l’ironie du procureur : « Juste pour mémoire, vous n’étiez pas président en 2021 ? » « Non », a-t-il admis.
« Je suis devenu président grâce à ma marque, j’ai vendu des livres grâce à ma marque », a-t-il aussi expliqué, faisant le parallèle avec la valeur de la marque Coca-Cola. Pas de quoi non plus séduire le juge. « Monsieur Trump, vous a-t-on demandé un essai sur la valeur des marques ? »
Les débats doivent se poursuivre avec notamment l’audition de la fille de Donald Trump, Ivanka, cette semaine. Ce procès civil n’est toutefois qu’une mise en bouche du calendrier judiciaire pour l’ancien président. Il doit affronter ces prochains mois quatre procédures au pénal, où il risque cette fois des peines de prison, accusé notamment d’avoir voulu renverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020.
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