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Tirée par les exportations, la croissance du Japon au deuxième trimestre a été nettement supérieure aux attentes. Le Produit intérieur brut (PIB) du pays a grimpé de 1,5 % sur un trimestre en données ajustées des variations saisonnières, et de 6 % en rythme annualisé. Un dynamisme inédit depuis le quatrième trimestre 2020.
La hausse s’avère de fait supérieure à ce qu’anticipaient les économistes. Ceux interrogés par Bloomberg, par exemple prévoyaient en moyenne une hausse du PIB de 0,8 % seulement. Cerise sur le gâteau, la production industrielle japonaise en juin a par ailleurs été révisée en hausse (+2,4 % sur un mois contre 2 % lors de l’estimation initiale il y a deux semaines).
Un rebond tiré par l’export
Pour autant, cette bonne performance ne dégage pas l’horizon pour l’économie japonaise, même si elle a été bien accueillie par les investisseurs et a permis à la Bourse de Tokyo de terminer en hausse. En cause, le fait que cette accélération de la croissance a avant tout été tirée par les exportations.
Celles-ci ont progressé de 3,2 % sur le trimestre, tandis que les importations ont chuté, dans le même temps, de 4,3 % grâce à la décrue des cours mondiaux des hydrocarbures. Au final, La contribution nette du commerce extérieur au PIB a été largement positive (+1,8 %). Le retour massif des touristes étrangers au Japon depuis la levée des restrictions sanitaires dans l’archipel fin 2022 a aussi contribué à l’accélération du PIB national, en dopant les exportations de services.
Mais plusieurs ombres viennent assombrir l’horizon. Du fait d’une croissance mondiale qui peine à s’affirmer, la demande venant de Chine , comme celle des Etats-Unis et de l’Europe pour les produits nippons risque de s’affaiblir au cours des prochains mois. De même, le boom des exportations automobiles japonaises grâce à une fluidité retrouvée sur les chaînes d’approvisionnement risque de pâtir de l’avance prise par la Chine sur le secteur très porteur des véhicules électriques.
La consommation pénalisée par le yen et l’inflation
Autre écueil qui se profile, celui de la consommation des ménages. Alors qu’au premier trimestre elle se redressait et affichait une hausse de 0,6 %, au deuxième trimestre cette progression a pratiquement été effacée. D’avril à juin, les achats des ménages ont reculé de 0,5 % sur le trimestre écoulé, après une hausse de 0,6 % en début d’année. La faute a l’effet combiné de la faiblesse persistante du yen et d’une inflation qui, à 3,3 % au cours du deuxième trimestre, reste élevée pour des standards japonais. Ces deux facteurs pèsent sur le pouvoir d’achat disponible des consommateurs de l’archipel.
Du coup, le regain de vigueur de la croissance japonaise risque de ne pas durer. Ce qui ne devrait pas inciter la Banque du Japon (BoJ) à se hâter de normaliser sa politique monétaire. Fin juillet la BoJ a rendu son contrôle des rendements obligataires nippons plus flexible mais n’a pas remis en question sa politique monétaire toujours ultra-accommodante, totalement à rebours des pays occidentaux.
La BoJ continue de penser que son objectif d’une inflation stable à 2 % « n’est pas encore en vue » et avait alors souligné que des « incertitudes extrêmement élevées » entouraient l’évolution future de l’activité économique et des prix au Japon. Elle table sur une croissance de 1,3 % sur l’ensemble de l’exercice 2023/24 entamé le 1er avril.
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