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Plusieurs armateurs ont ordonné à leurs navires de cesser de passer par la mer Rouge après plusieurs attaques menées par les rebelles Houthis du Yémen en réponse à la guerre à Gaza.
Les navires du transporteur danois Maersk ne traverseront plus la mer Rouge « jusqu’à nouvel ordre », après l’attaque de l’un de ses cargos au large par les rebelles Houthis du Yémen. D’autres navires ont été précédemment attaqués dans les environs du détroit de Bab-el-Mandeb, au large du Yémen, lieu de passage incontournable entre la Méditerranée et l’océan Indien.
• Maersk évite la mer Rouge
Le géant du transport maritime Maersk a ordonné ce vendredi 15 décembre à ses navires d’éviter le détroit de Bab-el-Mandeb. « Nous avons demandé à tous les navires Maersk de la région qui doivent passer par [ce détroit] d’interrompre leur voyage jusqu’à nouvel ordre « , a déclaré le groupe danois, se disant « profondément préoccupé » après les récentes attaques « alarmantes » contre des navires commerciaux dans cette région au large des côtes du Yémen.
L’armateur allemand Hapag-Lloyd a également annoncé ce vendredi qu’il suspendait au moins jusqu’au lundi 18 décembre les traversées de ses porte-conteneurs sur la mer Rouge. « Hapag-Lloyd interrompt tout le trafic de porte-conteneurs à travers la mer Rouge jusqu’à lundi. Nous déciderons ensuite pour la période ultérieure », a déclaré le groupe dans un communiqué, évoquant un bateau ayant « fait l’objet d’une attaque » alors « qu’il naviguait près des côtes du Yémen ».
• Plusieurs navires attaqués
Les rebelles Houthis au Yémen ont revendiqué ce jeudi 14 décembre une attaque contre le cargo Maersk Gibraltar, un porte-conteneurs de 340 mètres battant pavillon de Hong-Kong et appartenant aux îles Marshall qui était en route vers l’Arabie saoudite. Le navire marchand a été visé par un missile lancé depuis le Yémen, qui a raté sa cible. Les militants Houthis ont d’abord ordonné au navire d’accoster dans un port yéménite avant de tirer sur lui quand il n’a pas obtempéré.
Ces attaques ne sont pas les premières. Le 19 novembre dernier, les rebelles Houthis se sont emparés du navire marchand Galaxy Leader, en route pour l’Inde. Affrété par une entreprise japonaise et battant pavillon des Bahamas, il appartient à une société britannique, elle-même propriété d’un homme d’affaires israélien. Le navire a été capturé dans les eaux internationales en mer Rouge, au large de la ville saoudienne de Jeddah. Les 25 membres d’équipage sont toujours détenus à ce jour.
Ce vendredi, les rebelles Houthis ont revendiqué une « opération militaire » contre deux porte-conteneurs de l’armateur suisse MSC. Les bateaux ont été visés par deux missiles « après que leurs équipages ont refusé de répondre aux appels […] ainsi qu’aux messages d’avertissement », selon un porte-parole des Houthis. Plus tôt dans la journée, un incident a impliqué un porte-conteneurs détenu par la société allemande Hapag-Lloyd. Le navire était en route vers Singapour depuis la Grèce.
• Les rebelles Houthis contre Israël
Les rebelles Houthis, mouvement politico-militaire proche de l’Iran, contrôlent une grande partie du Yémen, notamment la partie occidentale du côté de la mer Rouge. Ils appartiennent, comme le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais, à ce qu’ils nomment « l’axe de la résistance » contre Israël, soutenu par l’Iran. Ils ont prévenu qu’ils viseraient les navires naviguant au large des côtes yéménites et ayant des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
Selon les Houthis, les bateaux « se dirigeant vers tous les ports du monde, à l’exception des ports israéliens » ne seront pas visés s’ils répondent aux directives de leurs forces armées. En revanche, les navires à destination des ports israéliens seront empêchés « de naviguer en mer d’Arabie et mer Rouge jusqu’à l’entrée de la nourriture et des médicaments » dans la bande de Gaza. Des cargos suspectés d’appartenir à des Israéliens ont également été visés par les attaques des militants Houthis.
• 10% du commerce maritime
Situé entre le Yémen et Djibouti, le détroit de Bab-el-Mandeb est la porte entre la mer Rouge et l’océan Indien, et conditionne ainsi l’accès au canal de Suez, étape incontournable du commerce maritime mondial. « En volume, c’est 10% du trafic international » qui transite par cette route maritime, note ce vendredi soir Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime (Isemar), sur BFM Business. Quelque 20.000 navires circulent chaque année sur la mer Rouge.
« Il y une inquiétude » au sujet des attaques des Houthis, remarque Paul Tourret, citant le « trafic énergétique » à destination de l’Europe, comme le gaz ou le pétrole. « Avec la crise en Russie, on est très dépendants aujourd’hui des productions du Moyen-Orient », précise-t-il. Sans oublier les conteneurs. « Il y a le ‘made in China’ qu’on connaît bien, mais il y a aussi les exportations européennes », ce qui représente « 30 à 40 millions de conteneurs dans les deux sens », selon Paul Tourret.
L’alternative au passage de Bab-el-Mandeb est le contournement de l’Afrique, via le cap de Bonne-Espérance, de quoi perturber les chaînes d’approvisionnements en rajoutant une semaine supplémentaire au voyage. En mars 2021, l’accident du cargo Ever Given avait interrompu le trafic maritime sur le canal de Suez pendant près d’une semaine. Plus de 400 navires avaient été bloqués, formant de gigantesques embouteillages des deux côtés de l’isthme de Suez.
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