[ad_1]
Publié le 9 oct. 2023 à 18:33Mis à jour le 9 oct. 2023 à 18:48
L’opération terrestre israélienne qui se profile dans la bande de Gaza est risquée. Les chars de combat israéliens et l’infanterie sont appelés à progresser très prudemment, sous la menace de snipers et d’embuscades. Les combats urbains sont réputés conférer un avantage aux défenseurs, même face à des troupes lourdement armés.
Tsahal, s’il se résout au combat, n’aura pas que des combattants du Hamas face à lui : la bande de Gaza constitue une véritable cocotte-minute, même en temps normal. Près de 2,3 millions de Palestiniens, principalement descendants des réfugiés de la guerre de 1948, vivent dans cette bande de 41 km de long et de 6 à 12 km de large, une des plus fortes densités de population au monde : 6.000 habitants au km2, équivalente à celle de la « ruche » de Hong Kong et six fois celle d’Ile-de-France.
Un concentré de pauvreté aussi puisque l’enclave, dépourvue de ressources naturelles, souffre d’une pénurie chronique d’eau, malgré l’existence d’une centaine de puits, et de carburant. L’activité industrielle est quasiment inexistante et l’agriculture vivote. Le chômage affecte la moitié de la population, une des pires performances au monde, dont les trois quarts des jeunes. Environ 40 % de la population a moins de 14 ans en raison d’une fécondité de 4 enfants par femme. Deux tiers des habitants dépendent de l’aide humanitaire internationale. La même proportion vit sous le seuil de pauvreté.
Une prison à ciel ouvert
Gaza est aussi une véritable cage, certains disent une prison à ciel ouvert, depuis le blocus imposé par Israël après l’arrivée au pouvoir en 2007 du Hamas – qui rêve de voir l’Etat hébreu disparaître et interdit tout livre non islamique. Toutefois, pour éviter une explosion sociale pouvant fournir encore plus de recrues aux terroristes et profiter d’une main-d’oeuvre bon marché, Israël accorde des permis de travail aux Gazaouis depuis 2009.
Ils entrent chaque jour sur son territoire après des contrôles stricts , par l’unique point de passage d’Erez. Ces Gazaouis, au nombre de 20.000 mais privés désormais d’accès à leur lieu de travail, fournissaient une part non négligeable des revenus du territoire. Par crainte d’infiltration de djihadistes dans le Sinaï, l’Egypte a aussi fermé sa frontière en 2009, hormis le point de passage de Rafah ouvert épisodiquement. Des tunnels creusés sous la frontière permettent toutefois des importations de contrebande de nourriture, médicaments, bonbonnes de gaz, ciment et armes. Importations taxées par le Hamas à hauteur, dit-on, de 12 millions de dollars par mois.
Israël a contrôlé la bande de Gaza de la guerre des Six jours en 1967 jusqu’au retrait unilatéral de son armée, en 2005. Le Hamas et Israël se sont affrontés une dizaine de fois à coups de roquettes ces dernières années, Tsahal allant même jusqu’à effectuer une incursion terrestre de deux semaines en 2009. Une douzaine de soldats israéliens avaient été tués, ainsi que 1.300 combattants du Hamas. La prochaine incursion, si l’exécutif israélien s’y résout, sera certainement plus longue, plus ambitieuse et plus sanglante.
Une aide internationale dont une partie bénéficie au Hamas
Le territoire est sous perfusion internationale, sans laquelle la population mourrait, littéralement, de faim. Les Etats-Unis, à hauteur d’environ 250 millions de dollars, et l’Union européenne, pour 700 millions d’euros, fournissent une aide humanitaire et au développement. Bruxelles a toutefois, comme cela a déjà été le cas dans le passé , suspendu son aide en urgence ce lundi, officiellement pour évaluation du risque qu’une partie atterrisse dans les poches du Hamas. Le contraire serait étonnant puisqu’il administre les services publics concernés. Les autres aides étrangères officielles transitent généralement par l’Autorité palestinienne, seule instance palestinienne reconnue comme légitime par la communauté internationale mais expulsée de Gaza par le Hamas, ainsi que des agences de l’ONU. S’y ajoutent les transferts de la diaspora palestinienne et des donateurs privés du golfe Persique. Depuis 2018, Israël autorise le Qatar à fournir des centaines de millions de dollars d’aide aux services sociaux gérés par le Hamas. Des organisations caritatives islamiques actives en Occident font de même. Enfin, l’Iran fournirait discrètement 100 millions de dollars par an.
[ad_2]
Source link