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Publié le 8 déc. 2023 à 17:22Mis à jour le 8 déc. 2023 à 19:14
Impopulaire, contestée dans son parti et surtout accusée d’avoir par son intransigeance favorisé le retour au pouvoir Benyamin Netanyahou au début de l’année, Merav Michaely a jeté l’éponge et démissionné de la direction travailliste. Un nouveau coup dur pour ce qui reste d’une gauche israélienne en lambeaux. Cette féministe pure et dure, qui utilise systématiquement le mode inclusif dans ses discours, a ainsi pris acte du fiasco subi par un parti, qui a pratiquement créé l’Etat et exercé le pouvoir pendant trois décennies avec des personnalités entrées dans l’Histoire du pays tels David Ben Gurion, le père de la nation, Yitzhak Rabin, ou Shimon Peres. Mais depuis quelques années, le parti n’est plus que l’ombre de lui-même.
Un parti devenu inaudible
Lors des dernières législatives en novembre dernier, la liste menée par Merav Michaely n’a fait élire que 4 députés sur 120, le plus mauvais score jamais enregistré par les travaillistes. Pire encore : selon tous les sondages, si des élections avaient lieu aujourd’hui le parti n’aurait pas le moindre élu. Le parti travailliste est en effet devenu totalement inaudible.
Lors des manifestations de centaines de milliers d’Israéliens descendus ces derniers mois dans les rues pour protester contre la réforme judiciaire jugée liberticide impulsée par le gouvernement de Benyamin Netanyahou soutenu à bout de bras par deux partis d’extrême droite, Merav Michaely était devenue quasiment « persona non grata ». Elle est en effet jugée en grande partie responsable du retour au pouvoir du chef de la droite à la suite de son refus de fusionner la liste travailliste avec celle du Meretz, un parti plus à gauche, ce qui aurait permis, selon tous les commentateurs, à une coalition centriste soutenue par la gauche de faire jeu égal, voire de battre l’alliance formée par Benyamin Netanyahou.
Ce reproche n’a cessé de la poursuivre. Au vu de son bilan et surtout d’une défaite en rase campagne qui se profilait, les trois autres députés travaillistes ont mené un travail de sape en mettant en cause son pouvoir de décision. Contestée, elle a pris acte de son isolement total en mettant un point final à ses fonctions. Elle a également annoncé son retrait de la vie politique, alors que la guerre dans la bande de Gaza contre le Hamas engagée depuis le 7 octobre continue à battre son plein. Sur ce front non plus, elle ne semblait rien avoir à proposer d’original.
Alliance
« L’Etat d’Israël traverse actuellement une crise majeure et a besoin d’un nouveau départ », s’est-elle bornée à affirmer en annonçant que des primaires pour désigner le (ou la) prochain dirigeant travailliste auront lieu en mars. Malgré l’état de déliquescence du parti, les candidats à la succession se pressent au portillon parmi les députés, tandis que des personnalités – souvent d’anciens généraux- se préparent aussi à mener la bataille. Aucun d’eux ne sort vraiment du lot pour incarner l’image d’un sauveur.
Prenant acte de l’état d’extrême faiblesse du parti, la plupart des prétendants estiment que les travaillistes ont tout intérêt à ne pas aller seuls aux prochaines élections. Certains prônent une alliance avec ‘ l’Unité Nationale ‘, un parti centriste dirigé par Benny Gantz, ancien chef d’état-major, qui a rallié pour le moment le cabinet de guerre et qui a surtout le vent en poupe dans les sondages, tandis que d’autres travaillistes penchent à gauche toute avec faisant campagne pour un front commun avec le Meretz.
Difficile de prédire quelle tendance va l’emporter et surtout si les travaillistes survivront. Mais quelle que soit la tactique adoptée, comme le déplore le quotidien « Israël Hayom », le retrait sans gloire de Merav Michaely n’a rien d’exceptionnel dans la mesure où « il survient au moment précis ou les forces de progrès dans le monde occidental sont partout sur le retrait ».
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