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Déjà sur la pente descendante sous le double effet de la guerre en Ukraine et de l’inflation, le commerce mondial a sévèrement chuté en juillet, à la fois en Asie et en Occident.
Le retournement du commerce mondial se concrétise. C’est l’un des faits économiques majeurs cette année. Guerre en Ukraine, inflation, crises régionales diverses et variées ont un impact indéniable sur les échanges internationaux. Et on le voit particulièrement dans les derniers chiffres du mois de juillet.
C’est du côté des puissances exportatrices asiatiques que l’on observe le repli le plus sensible. En Corée du Sud, les exportations ont chuté de 16,5% en juillet sur un an et celles de Singapour de plus de 20%. De quoi pousser la cité-État à réduire ses perspectives de croissance 2023. Même réaction à Taïwan suite à une nouvelle baisse de 10% des exportations le mois dernier. En Chine aussi la chute s’est accélérée en juillet, -14,5%, la baisse la plus forte depuis le début de la pandémie de Covid en 2020.
Première cause de cette dynamique négative: la baisse du commerce entre pays d’Asie. Mais le retournement se mesure aussi du côté de l’Occident, où les importations chutent, notamment dans l’électronique. C’est le cas aux États-Unis. Au premier semestre, l’import global a reculé de 4% par rapport à la même période en 2022. En Allemagne et en France aussi, les importations sont en repli.
Le commerce maritime dans le dur
Et ce coup de frein se ressent clairement dans les grands ports européens. En tonnage, le trafic perd plus de 5% à Rotterdam et à Anvers. Chez Haropa, qui gère les ports du Havre, de Rouen et de Paris, la baisse atteint plus de 16%.
Logiquement, les armateurs aussi sont dans le dur. Pour eux, 2023 est une année de normalisation. Terminée cette période où les prix des conteneurs pouvaient dépasser les 15.000 dollars sur certaines routes maritimes. En moyenne, toutes routes confondues, on avoisine aujourd’hui les 1500 dollars. Résultat, CMA CGM a vu son bénéfice quasiment divisé par 6 au 2ème trimestre tandis que les profits de Maersk ont fondu de 83%.
Ce ralentissement fait naître le spectre d’une nouvelle crise des surcapacités avec des navires trop gros, difficiles à remplir. De quoi tirer les taux de fret vers le bas. Un phénomène qui va s’accentuer avec l’arrivée sur le marché des nouveaux navires. Plus de 900 sont actuellement en cours de construction à travers le monde. Pour limiter la casse dans l’immédiat, certains armateurs tentent de réduire l’offre de conteneurs disponibles en ralentissant la vitesse des navires. Une solution de fortune.
Peu d’espoir pour les mois à venir
Et les prévisions pour le second semestre ne sont pas vraiment source d’espoir pour le commerce mondial, avec des perspectives de croissance quasi nulle et la hausse des taux d’intérêt dans les pays développés. L’Organisation mondiale du commerce ne prévoit que 1,7% de croissance pour le commerce dans le monde en 2023.
Le FMI est lui un peu plus optimiste et s’attend à 2%. Mais ses économistes s’inquiètent de l’effet des rivalités géopolitiques avec l’émergence possible d’un bloc commercial Chine-Russie et d’un autre autour des États-Unis et de ses alliés.
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