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Sauf nouveau choc, le ralentissement de l’inflation devrait se poursuivre en 2024, pour atteindre 2,6% en juin prochain sur un an. Une baisse généralisée des prix n’est en revanche pas d’actualité.
Le plus dur est passé, mais la baisse des prix n’est pas encore pour demain. Poursuivant la tendance de fin 2023, l’année 2024 devrait être marquée par une accalmie dans les rayons des supermarchés. « Logiquement, on doit avoir une décélération de l’inflation assez marquée », confirme sur BFMTV Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne.
Après avoir atteint 6,3% sur un an début 2023, l’inflation a ralenti pour s’établir à 3,5% en novembre, « et on s’attend pour 2024, si tout se passe normalement, parce qu’il peut évidemment y avoir des chocs en particulier au Proche-Orient, (…) à ce que l’inflation soit de 2,5% » mi-2024, « c’est-à-dire revenir quasiment à l’objectif des banques centrales de 2% », poursuit Philippe Crevel.
« Il y aura une désinflation, c’est-à-dire un ralentissement de la hausse des prix », abonde Michel Rumy, économiste et professeur à Sciences Po. Mais pas de baisse généralisée en vue, « ce qui ne signifie pas que certains biens ne peuvent pas baisser » ici ou là, tempère Philippe Crevel.
L’inflation alimentaire ralentit nettement
Ce ralentissement de la hausse des prix déjà entamé dans la seconde moitié de 2023 est « dû à une baisse des coûts de production mis surtout à l’impact de la hausse des taux d’intérêt des banques centrales » qui a pour conséquence de « ralentir la consommation » et plus largement « toute l’activité économique; c’est pour cela que la croissance sera vraisemblablement molle » en 2024, souligne Michel Rumy.
L’inflation ne va toutefois pas disparaître de sitôt: « L’inflation sera présente au cours des prochains mois et pour de longs mois, certes à un niveau moindre que celui qui a été enregistré », prédit l’économiste. Et d’ajouter: « Il ne faut pas s’attendre à un retour à la situation pré-crise ukrainienne. On risque de vivre encore avec des prix toujours en hausse en 2024 et 2025 ».
Pour rappel, l’inflation moyenne sur l’ensemble de l’année 2022 s’est élevée à 5,2%, contre 1,6% en 2021 et 0,5% en 2020. En 2023, elle devrait s’établir aux alentours de 4,9%. L’Insee prédit ensuite un reflux prononcé avec une hausse des prix estimée à 2,6% en juin 2024 sur un an. L’inflation des seuls prix des produits alimentaires devrait aussi marquer nettement le pas au même horizon, à 1,9%, après un sommet à presque 16% au printemps dernier.
Grâce à cette accalmie sur les prix, « il est possible qu’il y ait une amélioration du pouvoir d’achat des Français en 2024 », indique Philippe Crevel. En effet, après avoir longtemps couru derrière l’inflation (sauf le Smic qui est indexé sur les prix), les salaires progressent désormais plus rapidement: « Il y a une accélération des augmentations ces derniers mois. On est aujourd’hui sur des hausses moyennes qui se situent autour de 4% en rythme annuel donc on esten train de rattraper un peu l’inflation, ça limite la perte de pouvoir d’achat », ajoute le directeur du Cercle de l’Epargne.
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