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Publié le 5 oct. 2023 à 18:12Mis à jour le 5 oct. 2023 à 18:40
Des rayons d’oeufs bio qui débordent et des pénuries dans l’étalage d’oeufs issus d’élevages intensifs. Le comportement du consommateur n’a pas fini de provoquer des surprises en cette période d’inflation. Il n’y a pas si longtemps, les Français faisaient la grimace devant les oeufs pondus par des poules en cage. Les distributeurs avaient, il est vrai, fait le nécessaire suite aux menaces exercées par l’association anti-élevage, L214. Redoutant des campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux, toutes les enseignes se sont engagées les unes après les autres à ne plus commercialiser aucun oeuf de poule élevée en cage fin 2025.
La filière oeuf n’a pas eu d’autre choix que de développer des modes d’élevage des pondeuses différents : au sol, en plein air, bio. Le changement a été radical. D’une position largement dominante, les oeufs issus de poule en cages sont tombés à 27 % du total de l’offre. Le bio est monté en flèche jusqu’à représenter 22 % du marché en 2021.
Aujourd’hui, les cartes ont à nouveau été rebattues. Le bio est tombé à 17 %. En revanche, on s’arrache les oeufs des poules en cage. « On est dans une situation totalement paradoxale, où dans un même magasin, le rayon des oeufs de poule en cage est dévalisé et le rayon bio est en mal de clients », explique Loïc Coulombel, vice-président du Comité national interprofessionnel de l’oeuf (CNPO). « La rotation des rayons des oeufs de poules en cage est si rapide que nous ne parvenons pas à fournir ». Le mode d’élevage, qui était un critère d’achat pour 50 % des Français en 2021 est tombé à 43 %, selon l’enquête menée du 21 au 28 août 2023 pour le CNPO par le CSA.
Le prix d’abord
Pourquoi ce nouveau revirement ? La raison est simple. Victime de l’inflation, le pouvoir d’achat est en berne et la variable d’ajustement des dépenses des ménages c’est l’alimentation. L’enquête du CSA est tout à fait édifiante sur ce point aussi. Elle montre que le nombre de consommateurs mettant en avant le prix comme critère d’achat des oeufs est passé de 7 % à 13 %. Devenus hyper-sensibles aux étiquettes, ils arbitrent de plus en plus au profit des petits prix.
Et d’ailleurs, les différences d’une catégorie d’oeuf à l’autre à l’autre en rayon sont réelles. Un oeuf de poule en cage est proposé en moyenne à 15 centimes tandis que le bio est à 38 centimes, soit plus du double. L’oeuf de la poule au sol est à 19 centimes, le plein air à 25 centimes et le label rouge à 33.
Pourquoi ne pas mieux coller à la demande et développer la production cooptée par le consommateur en ce cas ? Les professionnels sont unanimes. Une marche arrière n’est aucun cas envisageable. Les bâtiments d’élevage ont été transformés à grand renfort de dizaines voire de centaines de milliers d’euros et d’endettement pour satisfaire le marché. Pas question de rajouter à ces investissements. Et d’ailleurs les distributeurs n’ont pas remis en cause leur engagement de supprimer les commandes d’oeufs de poules en cage fin 2025.
Quoi qu’il en soit, la consommation a explosé les compteurs à 229 oeufs par habitant et par an. Le marché a progressé de 4 % en volume sur les sept premiers mois de l’année. « C’est la protéine la moins chère du marché », martèle le CNPO. Tous les Français en consomment (97 %) et plus d’un sur deux plusieurs fois par semaine. Le favori est l’oeuf au plat, devant l’omelette suivie par l’oeuf dur.
À noter
Les producteurs vont réduire le prix des oeufs de 7 à 8% aux supermarchés à partir du mois d’octobre en raison de la baisse des céréales, selon le CNPO. Ce qui ne permet pas de présumer de l’impact sur le prix au consommateur, dont seuls les distributeurs décident.
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