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C’est un François Villeroy de Galhau résolument confiant qui s’est adressé aux étudiants de Dauphine jeudi soir. Le gouverneur de la Banque de France y intervenait sur le thème des conflits et tensions géopolitiques dans une finance mondialisée. L’occasion pour lui de dresser un bilan de l’action des banques centrales pour contrer le choc d’inflation provoqué par la guerre en Ukraine, et de donner ses vues sur le prochain assouplissement de la politique monétaire.
Il a notamment salué les efforts de la Banque centrale européenne (BCE) pour maîtriser la hausse des prix en zone euro. Il a souligné que le ralentissement récent qui a vu l’inflation en zone euro passer à 2,6 % en février, contre 10,6 % lors de son pic en octobre 2022 ne pouvait pas s’expliquer uniquement par la réouverture des chaînes d’approvisionnement et la chute des prix de l’énergie.
Victoire proche
Pour lui, c’est bien « la plus ample remontée des taux jamais réalisée, à une allure très soutenue » qui a permis de faire baisser l’inflation sous jacente – qui exclut justement les prix très volatils de l’énergie et de l’alimentation – de 5,7 % il y a un an, à 3,1 %. Mieux encore, il quantifie cette contribution de la politique monétaire restrictive au ralentissement de la hausse des prix. « Différents modèles développés par la BCE et la Banque de France permettent d’estimer que l’inflation aurait été d’environ 1 à 2 points de pourcentage plus élevée en 2023 » si la BCE n’avait pas réagi, a-t-il affirmé.
François Villeroy de Galhau a rappelé que les nouvelles projections macroéconomiques de la BCE prévoyaient un retour de l’inflation en zone euro à sa cible de 2 % ponctuellement cet été et plus durablement l’an prochain, avec une moyenne de 2 % en 2025 et 1,9 % en 2026. « L’arrivée à la cible est donc en vue », s’est-il félicité, avant de prévenir immédiatement que « le pilotage monétaire allait devoir être fin pour réussir l’atterrissage ».
Baisse des taux au printemps
Pas question pour autant de venir grossir les rangs des banquiers centraux « attentistes » qui estiment que le « dernier kilomètre » à parcourir pour venir à bout de la hausse des prix serait particulièrement ardu. Une crainte qu’il juge « exagérée », l’inflation étant résolument sur une pente descendante. « Le dernier kilomètre peut être différent dans son rythme, mais pas dans sa nature », estime-t-il.
Pour le gouverneur, le temps est venu de baisser les taux. Le risque serait, sinon, que l’inflation finisse par retomber sous la cible de 2 %. Et très prochainement. « La date précise de cette première baisse – avril ou début juin – n’a pas une importance existentielle : je redis ici ma conviction qu’elle devrait avoir lieu au printemps, et ceci indépendamment du calendrier de la Réserve fédérale américaine. »
Sur le rythme de la réduction du loyer de l’argent, François Villeroy de Galhau s’est montré plus évasif. Il souhaite néanmoins que la BCE conserve l’option de procéder un assouplissement à chacune de ses réunions de politiques monétaires. Il s’est en revanche risqué à un pari sur l’atterrissage. Il estime que le taux neutre réel – celui qui n’accélère ni ne ralentit l’économie – a légèrement progressé en zone euro, et qu’il évolue désormais entre 0 % et 0,5 %. Autrement dit, avec une inflation autour de 2 %, la moyenne des taux nominaux de la BCE pendant le prochain cycle monétaire devrait évoluer entre 2 % et 2,5 %.
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