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Publié le 3 oct. 2023 à 18:52Mis à jour le 3 oct. 2023 à 19:14
Tout le monde y a pensé, mais tout le monde n’est pas passé à l’acte. Le retour de l’inflation en Europe a poussé les Etats à étudier la mise en place d’un contrôle des prix, un revirement impensable il n’y a encore que trois ans.
Pour beaucoup d’économistes, instaurer un contrôle des prix est une hérésie : l’ajustement de l’offre à la demande ne se faisant plus par le prix, il se fera par la quantité et donc le plafonnement des prix entraînera des pénuries. Le contrôle des prix ne se justifierait qu’en cas de guerre, où le choc sur l’offre de biens est tellement important qu’il ne peut être géré que de cette façon. C’était un des arguments développés par l’économiste allemande Isabella Weber, dans un article publié en décembre 2021 dans le « Guardian », favorable à de telles mesures. Mais il s’était tout de même attiré les foudres de grands pontes de la discipline.
Qu’importe, beaucoup de pays européens ont mis en place des mesures pour limiter la hausse des prix de l’énergie. D’autres, moins nombreux, ont concentré leurs efforts sur l’alimentation avec l’objectif de permettre à la population la plus pauvre de répondre à ses besoins primaires.
L’exemple hongrois peu concluant
La Hongrie, dirigée par le populiste Viktor Orban, a été le premier pays à renouer avec le contrôle des prix, une pratique qui n’avait plus court en Europe depuis la fin des années 1970. Dès octobre 2021, le prix des côtes de porc, des escalopes de poulet, de l’huile de tournesol, des pâtes et du pain ont été bloqués. Avec le recul de l’inflation, les mesures de contrôle des prix ont été levées le 1er août, mais le gouvernement oblige toujours les magasins à vendre certains produits moins chers.
Résultat ? Une inflation alimentaire qui, à son pic en décembre, atteignait 49,6 % selon Eurostat, soit le chiffre le plus élevé des pays de l’UE ! Cette hausse des prix est en partie due à la baisse de 20 % de la monnaie hongroise par rapport au dollar et à l’euro depuis l’automne 2021. Le gel des tarifs a donc peut-être permis de limiter la casse mais elle a entraîné des pénuries, comme attendu.
La Croatie a aussi mis en place un contrôle des prix alimentaires dès l’automne 2021. L’exécutif vient même de prolonger la mesure. L’inflation des denrées alimentaires a brièvement dépassé 20 % fin 2021. L’adoption de l’euro au 1er janvier 2023 par Zagreb a permis aux prix de ne pas grimper plus, la monnaie européenne s’étant moins dévaluée par rapport au dollar que d’autres devises d’Europe centrale. Cela n’enlève rien à la performance croate. A titre de comparaison, la hausse des prix de l’alimentation a atteint 23 % en Allemagne début 2022.
Le pari de la conciliation
Le gouvernement grec, a lui, opté pour la conciliation avec les industriels. Il a préféré négocier avec la grande distribution et les industriels de l’agroalimentaire pour que ces derniers vendent un panier de biens à des tarifs avantageux. Comme en Croatie, l’inflation n’a pas bondi aussi haut que dans d’autres pays.
En France, avant l’été, l’exécutif avait demandé aux 75 plus gros industriels de l’agroalimentaire de se remettre à la table des négociations. Mais seuls quelques-uns ont joué le jeu. Le gouvernement a donc avancé la date des négociations commerciales annuelles entre industriels et distributeurs. Et, selon ses dires, ces derniers se sont engagés à élargir à 5.000 le nombre de produits dont les tarifs baisseront ou n’augmenteront pas. il faut dire qu’en août, l’inflation alimentaire (11,6 % sur un an) était, dans l’Hexagone, la plus élevée de la zone euro après la Slovaquie (13,6 % en août sur un an).
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