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« Je n’ai pas pour objectif de revendre cette start-up des milliards. » Avec son nouveau projet, Alexandre Mars ne cherche pas à conquérir un énorme marché, mais à toucher une cible bien particulière : les jeunes issus de milieux défavorisés.
« Les deux plus grandes inégalités sont à la naissance et à 18 ans. Une fois votre baccalauréat en poche, soit vous avez la chance d’être aiguillé pour les bonnes personnes et vous avez les moyens de vos ambitions, soit vous n’avez pas cette chance », estime celui qui a créé la fondation Epic et le fonds d’investissement Blisce.
Selon l’Observatoire des inégalités et l’Institut des études politiques, les enfants de cadres supérieurs représentent jusqu’à 70 % des élèves des grandes écoles alors que ceux dont les parents appartiennent à une catégorie socioprofessionnelle défavorisée n’en représentent que 9 %.
C’est en partant de ce constat qu’Alexandre Mars a monté Infinite, une solution de financement pour ces jeunes étudiants qui n’ont pas cette chance. Concrètement, il s’agit d’un prêt à taux zéro sans garant, jusqu’à 45.000 euros étalés sur deux à quatre ans d’études. Il est remboursable en douze ans en différé.
Un fonds de dotation
Il existe déjà une panoplie de prêts étudiants proposés par les banques, mais ces dernières demandent souvent un garant et facturent un taux d’intérêt. Le prêt étudiant garanti par l’Etat est, quant à lui, limité à 20.000 euros maximum, et est également associé à des intérêts. Des bourses sont disponibles pour les étudiants défavorisés, mais sous certaines conditions.
Pour être éligible à Infinite, il faut remplir des critères sociaux (mais pas forcément avoir le statut de boursier) et être admis ou étudiants dans l’un des établissements partenaires (Sciences Po Paris, HEC, Polytechnique…). En cas de défaut, un processus spécifique sera mis en place.
Pour financer ces prêts, Infinite compte sur les dons des particuliers et a donc créé un fonds de dotation. Les remboursements serviront ensuite à financer le prochain étudiant.
« C’est un modèle qui n’a aucun équivalent. C’est un effet boule de neige dans lequel les bénéficiaires financeront les prochains bénéficiaires », explique Alexandre Mars, qui le décrit comme une « sorte de fonds evergreen pour l’éducation ». « Nous ne faisons pas de business sur le service. Tout l’argent va dans la structure », précise le dirigeant.
Faire du mentorat
Infinite s’adresse à une petite cible estimée à environ 2.000 jeunes par an. Mais l’idée est donc rapidement de toucher des étudiants étrangers. Au Royaume-Uni, environ 23 milliards d’euros sont prêtés chaque année à 1,5 million d’étudiants. Et aux Etats-Unis – où les frais de scolarité sont bien plus chers qu’en France – l’encours actuel des prêts étudiants s’élève à plus de 1.750 milliards de dollars (incluant les prêts privés), selon la Fed.
Alexandre Mars veut aussi accompagner les jeunes étudiants en leur proposant du mentorat. « Si un jeune n’a pas les bons contacts, il n’aura jamais son stage où il veut », souligne le dirigeant.
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