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Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux revient pour « Les Echos » sur la façon dont l’exécutif a décidé d’allouer l’enveloppe prévue dans le budget 2024 pour les hôpitaux publics et privés. Même si le gouvernement mise sur une reprise de l’activité des hôpitaux, il compte apporter un soutien spécifique à certaines activités comme la maternité et les soins palliatifs, dans le secteur public comme dans le secteur privé.
Les finances publiques sont tendues, les hôpitaux vont-ils devoir se serrer la ceinture ?
Cette année encore, le budget des hôpitaux va augmenter : le budget 2024 prévoit 105,6 milliards pour les établissements de santé, contre 102,5 milliards l’an dernier. On a connu il y a une dizaine d’années des tarifs en diminution, là ils augmentent, avec environ +4,3 % pour les établissements publics et privés non lucratifs et +0,3 % pour le secteur privé lucratif.
Cela permet notamment de financer des revalorisations salariales et des primes, pour les soignants qui font des gardes par exemple.
Les hôpitaux sont très nombreux à accuser des déficits. Comment comptez-vous allouer cette enveloppe face à cette situation ?
Nous faisons confiance aux établissements pour que la reprise de l’activité – avec une prévision de +2,5 % d’activité en moyenne tous secteurs confondus – contribue à l’amélioration de leur situation financière tout autant qu’elle permettra de répondre aux besoins de santé des Français.
Par ailleurs, nous maintenons cette année encore le système de sécurisation des recettes des établissements tout en étant dans une logique de normalisation post-Covid. Pour les hôpitaux les plus en difficulté, les recettes seront sécurisées à hauteur de 50 % (NDLR : contre 70 % en 2023).
La Fédération hospitalière alerte sur des services particulièrement à la peine…
Les établissements n’ont pas tous retrouvé l’activité pré-Covid dans tous les segments d’activité. Nous avons donc prévu un soutien spécifique pour des segments auxquels nous souhaitons accorder une priorité qu’il s’agisse de la médecine, la pédiatrie, les greffes, la maternité ou encore les soins palliatifs.
Concrètement, nous allons mieux rémunérer ces activités en augmentant davantage leurs tarifs que pour les autres activités, dans le public comme dans le privé.
Pourquoi augmenter plus la rémunération des actes dans le public que dans le privé ?
Le secteur privé a connu une forte dynamique ces dernières années. Cela explique que ses tarifs augmentent moins vite, car la régulation des tarifs dépend aussi des volumes d’activité. La croissance de l’activité du privé est forte et va logiquement soutenir les résultats financiers des établissements privés.
Je rappelle que le secteur privé a bénéficié d’une partie de l’aide exceptionnelle de 500 millions débloquée en début d’année par le gouvernement pour accompagner les établissements face à leurs besoins de trésorerie. Enfin, la campagne tarifaire est construite sur la base des mêmes règles pour le public comme pour le privé : même prévision d’activité, même règles de financements, etc.
Faut-il y voir une volonté de rééquilibrage entre les secteurs public et privé ?
Le privé a toute sa place dans notre système de santé et j’y veille au quotidien. Nous soutenons les uns comme les autres. Nous avons besoin des deux, du public et du privé. On ne tire personne vers le bas. En revanche, le système de santé a été fortement accompagné pendant le Covid et nous devons aujourd’hui revenir à des règles plus normales.
Les difficultés financières pourraient-elles conduire à des fermetures de services ou abandons d’investissements ?
Nous ne poussons pas les hôpitaux par principe à restructurer leurs activités, il peut y avoir des choix faits pour contenir les déficits, mais notre objectif est vraiment de retrouver une activité, assurer la pérennité financière des établissements et de garantir partout la qualité et la sécurité.
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