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L’union sacrée provoquée par les massacres commis par des commandos du Hamas qui ont fait plus 1.200 victimes dans le sud d’Israël le 7 octobre, lors de journée la plus noire de l’histoire du pays, n’est plus qu’un souvenir. Benyamin Netanyahou, le Premier ministre est contesté de toutes parts en Israël, mais aussi dans le monde. L’Etat hébreu a perdu son image de victime pour se voir désormais accusé d’être responsable d’une catastrophe humanitaire et de millier de morts parmi les Palestiniens de la bande de Gaza.
Malgré des bombardements dévastateurs et une invasion terrestre l’armée israélienne n’est pas parvenue à la « victoire totale » que fait miroiter le Premier ministre. Le Hamas a certes encaissé des coups très durs. Environ 12.000 de membres de sa branche armée ont été éliminés, selon l’armée israélienne. La plus grande partie du réseau de 500 km de tunnels creusés à des fins militaires par les islamistes surnommé « le métro de Gaza » a été détruite. Tsahal contrôle pratiquement toute l’enclave à l’exception de la ville de Rafah, dans le sud, l’ultime bastion des islamistes.
Pas de KO du Hamas
Les tirs de roquettes vers le territoire israélien se font rares. Mais le Hamas n’a pour autant pas été mis KO. Comme le soulignait un éditorialiste, « Israël a remporté des batailles, mais n’a pas gagné la guerre ». Malgré une pression militaire extrême, le Hamas détient toujours un atout maître : 133 otages . De même Yahya Sinwar, le chef du Hamas à Gaza, considéré comme le cerveau de l’infiltration du 7 octobre, a échappé à toutes les tentatives d’éliminations. A l’étranger, le bilan n’est pas non plus brillant.
Comme le souligne avec amertume un diplomate israélien, « au début nous étions les Ukrainiens, maintenant nous passons pour des Russes ». Les tonnes de bombes larguées sur la bande de Gaza ont fait plus 33.000 morts, selon les chiffres du Hamas seuls disponibles. Parmi eux figurent de nombreuses victimes « collatérales », des enfants, des femmes, des civils. Israël est également accusé dans le monde de s’être laissé aller à la vengeance sans tenir compte des conséquences humanitaires de ses opérations militaires.
Malnutrition
Résultat : une partie des 2,3 millions de gazaouis souffrent de malnutrition en raison des difficultés à acheminer l’aide alimentaire, alors que près de la moitié de la population a dû fuir contrainte et forcée les combats et survit dans des conditions précaires dans des camps de toile.
Une situation qui a valu une avalanche de critiques des Etats-Unis, de l’Europe, de l’ONU. Sans compter la dernière onde de choc en date provoqué par la mort de 7 membres étrangers d’une ONG tués lundi par des drones israéliens . Deux officiers israéliens ont été sanctionnés, mais il est douteux que ces mesures apaisent une communauté internationale très remontée. L’alliance avec les Etats-Unis, fondement essentiel de la diplomatie israélienne, bat en effet sérieusement de l’aile. Les tensions entre Benyamin Netanyahou et Joe Biden ont atteint un niveau sans précédent.
Appels à la démission
A l’intérieur aussi les signes de craquement se multiplient. Benyamin Netanyahou est plus que jamais sur la sellette : 62 % des Israéliens sont mécontents de résultats de la guerre. Un tournant s’est en outre produit fin mars. Pour la première fois des dizaines de milliers de manifestants ainsi qu’une partie des familles des otages sont descendus dans la rue pour exiger la démission du chef du gouvernement. Benny Gantz, un centriste qui a rejoint le cabinet de guerre au début du conflit exige désormais des élections anticipées. Selon les sondages, il est de loin le mieux placé pour remplacer Benyamin Netanyahou dont la popularité est au plus bas.
Pour une partie des commentateurs, Benyamin Netanyahou n’a qu’une seule obsession ; se maintenir au pouvoir. Pour y parvenir il n’a cessé de donner des gages à deux partis d’extrême-droite et aux formations ultra-orthodoxes dont sa majorité de 64 députés sur 120 dépend. Une situation qui l’empêche pour le moment de faire des concessions par exemple sur le nombre de prisonniers palestiniens détenus par Israël en échange des otages ou sur la mobilisation dans l’armée des jeunes ultra-orthodoxes pour le moment exemptés de service militaire.
Après-guerre
Pour ce qui est de l’après-guerre, le tableau est tout aussi confus. Benyamin Netanyahou refuse que l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas le président de l’Autorité palestinienne et chef du Fatah, son parti, se substitue au Hamas dans la bande de Gaza. « Pas de Fatahstan à la place du Hamastan », proclame-t-il. Mais il n’a présenté aucune alternative aux islamistes pour gérer les affaires civiles, telle l’éducation, la santé, l’ordre public alors que les Etats-Unis et les Européens soutiennent l’Autorité Palestinienne pour parvenir à une solution de deux Etats, dont le Premier ministre ne veut pas entendre parler.
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