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Publié le 29 déc. 2023 à 15:34
« Tant que je serai ministre des Finances, pas un shekel (la devise israélienne) n’ira aux nazis à Gaza ». Betzalel Smotrich, le ministre israélien des Finances et chef d’un parti d’extrême droite, a ainsi rejeté sans le moindre état d’âme les pressions américaines. Il faisait allusion au gel de 275 millions de dollars qu’Israël verse à l’Autorité palestinienne, présidée par Mahmoud Abbas, pour régler ses fonctionnaires et retraités dans la bande de Gaza.
Ces fonds proviennent des droits de douane et autres taxes qu’Israël prélève sur les importations et les exportations palestiniennes, et qui sont censés être ensuite remboursés à l’Autorité palestinienne. Celle-ci se trouve d’autant plus aux abois que les impôts que réglaient 150.000 Palestiniens de Cisjordanie qui venaient travailler en Israël ont été réduits à zéro.
Chômage forcé sans indemnité
Ces salariés sont en effet interdits de séjour en Israël et condamnés à un chômage forcé sans aucune indemnité depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre. A ce manque à gagner s’ajoute une baisse de l’aide étrangère ces dernières années.
Betzalel Smotrich n’en a cure. Il entend infliger une punition collective et contribuer à la déstabilisation de l’Autorité palestinienne pour parvenir à terme à une annexion d’une bonne partie de la Cisjordanie, au risque de se mettre les Américains à dos. Washington veut au contraire la renforcer pour lui permettre de prendre la pouvoir dans la bande de Gaza à la place du Hamas.
Conséquences désastreuses
« Nous avons beaucoup de respect pour les Etats-Unis, notre plus grand allié dans le monde et le président Joe Biden, un véritable ami d’Israël. Mais nous ne mettrons pas notre destin dans les mains d’étrangers », a proclamé le ministre des Finances sur son compte X.
Benyamin Netanyahou a tenté la semaine dernière de lever au moins partiellement le barrage financier établi par son ministre, à la demande pressante de l’armée et des services de sécurité israéliens, qui ne cessent de le mettre en garde contre les conséquences désastreuses qu’aurait la mise en faillite de l’Autorité palestinienne.
Santé, éducation, salaires des fonctionnaires…
Dans un tel scénario, Israël devrait gérer la vie quotidienne de près de 3 millions de Palestiniens, notamment pour les questions de santé, d’éducation, sans compter le règlement des salaires de 130.000 fonctionnaires et plus de 50.000 retraités.
Mais sous la menace de démissions de Betzalel Smotrich et d’Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité nationale, à la tête d’un autre parti ultranationaliste, Netanyahou, dont la majorité dépend de leur soutien, a renoncé à débloquer les fonds. Il a tenu bon face à Joe Biden lors d’un entretien téléphonique samedi dernier, selon le site d’informations Axios repris par les médias israéliens vendredi.
Contourner le véto des ministres
Le président américain lui a demandé de régler les dettes israéliennes envers l’Autorité palestinienne en contournant le veto des deux ministres extrémistes, par un jeu d’écriture bancaire via la Norvège. Dans un premier temps, Benyamin Netanyahou a accepté, avant de rétropédaler, provoquant l’amertume du président américain qui a interrompu de façon peu diplomatique l’entretien.
Pour le moment, Betzalel Smotrich l’a donc emporté une nouvelle fois. Il n’en est pas à son coup d’essai. Depuis son arrivée au Finances au début de l’année, il a gelé à plusieurs reprises une partie des transferts de fonds destinés à l’Autorité palestinienne, qui représentent un tiers de ses revenus fiscaux.
Avant la guerre dans la bande de Gaza, il a prétexté qu’une partie du budget de l’Autorité servait à financer des allocations à des prisonniers palestiniens détenus par Israël et à des familles d’auteurs d’attentats tués.
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