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Publié le 3 nov. 2023 à 17:44
Invoquant des « raisons de sécurité », les autorités israéliennes ont expulsé vers la bande de Gaza 3.200 travailleurs palestiniens qui étaient regroupés dans un camp depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre .
La plupart d’entre eux faisaient partie des 18.000 Gazaouis disposant d’un permis de travail délivré en bonne en due forme par Israël. Un document précieux qui n’était accordé qu’après un très minutieux examen de la biographie des candidats par les agents du Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien.
Salaires plus élevés
Ce laissez-passer permettait aux bénéficiaires d’avoir accès à des emplois notamment dans le bâtiment, l’agriculture, la restauration, avec des salaires minimaux en Israël, mais bien souvent quatre à cinq fois plus élevés que ceux qu’ils pouvaient espérer trouver dans la bande de Gaza, une région surpeuplée et miséreuse où le chômage touche plus d’un quart de la population.
Une partie des expulsés ont été interpellés sur le territoire israélien à proximité de leurs lieux de travail ainsi qu’en Cisjordanie où certains d’entre eux avaient préféré se réfugier de crainte d’agressions. Ces Gazaouis ont été regroupés dans un camp près de Bethléem sous la surveillance de l’armée israélienne.
Impératif sécuritaire
Comme le souligne en privé un responsable militaire, « nous avons été confrontés à un dilemme : s’ils restaient en Israël, il y avait un risque de les voir commettre des attentats encouragés par les tueries commises par le Hamas. D’un autre côté, les renvoyer dans la bande de Gaza en pleine guerre posait un problème dans la mesure où ils peuvent être victimes des combats ». Mais finalement l’impératif sécuritaire l’a emporté.
Les travailleurs ont été transportés à bord d’autobus vers Kerem Shalom, un point de passage vers la bande de Gaza qui, en temps normal, sert au transit des marchandises. Erez, l’autre point de passage pour les visiteurs, est lui hermétiquement fermé depuis le début des combats. L’objectif est clair : pour Israël, il s’agit de rompre le moindre lien avec la bande de Gaza tant que les islamistes du Hamas au pouvoir dans cette région depuis 2007 n’auront pas été éradiqués.
Colère
Certains des expulsés se sont exprimés avec amertume sur les réseaux sociaux. « Nous ne sommes bons qu’à construire leurs maisons, à cueillir leurs fruits et légumes et ensuite ils nous expulsent après nous avoir infligé des mauvais traitements, des humiliations », s’indigne l’un d’eux à propos des Israéliens.
Leur colère est également dirigée contre l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas qui contrôle une partie de la Cisjordanie, ainsi que vers la Croix rouge. « Tout le monde nous a abandonnés à notre triste sort pendant presque un mois », se lamente un autre travailleur.
L’Onu « profondément inquiète »
Sur le front du droit international, Israël pourrait se retrouver en position d’accusé, notamment de la part d’ONG et d’institutions des Nations unies. L’Etat hébreu a en effet procédé à une expulsion de civils, totalement innocents, vers une zone de guerre où leur vie pourrait être menacée. Le Haut-Commissariat de l’Onu aux droits de l’homme s’est déclaré « profondément inquiet » vendredi du renvoi des Gazaouis « malgré la gravité de la situation » dans la bande de Gaza.
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