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Publié le 18 déc. 2023 à 18:03Mis à jour le 18 déc. 2023 à 18:35
Mobiliser une coalition internationale contre les rebelles yéménites Houthis sous la direction des Etats-Unis n’est pas une mince affaire. Le secrétaire d’Etat américain à la Défense Lloyd Austin et le chef d’état-major Charles Brown se sont attelés à cette délicate mission lors d’une tournée au Moyen-Orient comprenant, lundi, une étape en Israël.
Presque tous les pays de la région ont condamné plus au moins ouvertement les Houthis pour leurs multiples attaques de missiles et de drones suicides depuis plus de deux mois contre des cargos au large des côtes du Yémen, dans le détroit de Bab el-Mandeb, un secteur hautement stratégique de la mer Rouge.
12 % du commerce mondial
Seul l’Iran appuie et arme cette milice chiite. C’est d’ailleurs sur ce point que Lloyd Austin a insisté en déclarant à l’issue d’une rencontre avec Benyamin Netanyahou que « le soutien de l’Iran aux Houthis doit cesser ».
L’enjeu est énorme. Les Houthis menacent directement la porte d’entrée de la mer Rouge, puis, plus au nord, du canal de Suez, par où transitent 12 % du commerce mondial et du transport maritime de pétrole ainsi qu’un tiers du trafic de conteneurs.
Porte-avions américain
Par précaution, les plus gros armateurs internationaux craignant pour la sécurité de leur navire, ainsi que le pétrolier britannique BP lundi, ont préféré changer de cap et contourner pour la plupart d’entre eux tout le continent africain pour éviter ces attaques.
La tension a atteint un tel niveau que la Chambre internationale de la marine marchande a lancé vendredi un appel pressant « aux pays ayant une influence dans la région pour qu’ils mettent fin aux attaques des Houthis ». Les Etats-Unis ont pris les devants en déployant plus d’une dizaine de bâtiments de guerre, dont un porte-avions, dans la région.
La marine française à pied d’oeuvre
La marine française est également à pied d’oeuvre avec une frégate, qui a intercepté lundi dernier un drone menaçant un tanker norvégien. Ces attaques risquent de se poursuivre. Les Houthis veulent ainsi exprimer leur solidarité avec les Palestiniens confrontés à l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
Ils ont prévenu qu’ils s’en prendraient à tout « navire se dirigeant vers l’entité sioniste [Israël, NDLR] quel que soit le pavillon sous lequel les bateaux naviguent ou la nationalité de leurs propriétaires ou opérateurs ». Une définition à ce point vague que n’importe quel bâtiment peut se retrouver dans le collimateur.
Réticences
La milice a également tiré plusieurs missiles vers le port israélien d’Eilat sur la mer Rouge, qui ont été interceptés en vol. Pour le moment, l’Etat hébreu n’a pas réagi en espérant qu’une alliance internationale menée par les Etats-Unis ramènerait les Houthis à la raison. « Si ce n’est pas le cas, nous agirons pour mettre un terme à ce siège naval », a prévenu Tzahi Hanegbi, le conseiller israélien pour la sécurité nationale.
Pour le moment, l’Etat hébreu est le seul pays au Moyen-Orient à être aussi ouvertement favorable à une force d’intervention internationale. Les autres partenaires dans la région éprouvent des réticences à se ranger résolument derrière Washington.
Sanglante guerre civile
L’Egypte , dont les revenus tirés des droits de passage par le canal de Suez sont pourtant en chute libre, hésite à s’afficher avec les Etats-Unis, alors que ceux-ci sont critiqués pour leur soutien à Israël dans la guerre à Gaza.
L’Arabie saoudite, qui a pris part à une sanglante guerre civile pendant quatre ans au Yémen contre les Houthis, a conclu l’an dernier un accord de cessez-le-feu avec cette milice pour se rapprocher de l’Iran.
Menaces de l’Iran
Abu Dhabi, cible comme l’Arabie saoudite d’attaques de missiles des Houthis ces dernières années, a rouvert son ambassade au Yémen l’an dernier. L’Iran, à la tête de « l’axe de la résistance », dont font partie notamment le Hezbollah libanais et les Houthis, a pour sa part brandi des menaces.
Le ministre iranien de la Défense Mohammed Reza Ashtiani a averti que les pays de la région qui accepteraient de participer à une coalition anti-Houthis sous direction américaine, devaient s’attendre à de « gros problèmes ». Une manière de faire comprendre que le Golfe se trouve dans la « sphère d’influence » de l’Iran, qui se veut la puissance dominante de la région.
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