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Toujours plus gros. Mercredi, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgu, a dit espérer, après un entretien téléphonique avec son homologue français, Sébastien Lecornu, que « les services secrets français » n’étaient pas impliqués dans l’attentat près de Moscou revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI).
Cet échange d’une heure sollicité à l’origine par Paris sur la question du contre-terrorisme, intervient peu après l’attentat le plus meurtrier en Russie depuis une vingtaine d’années qui a fait au moins 144 morts et 360 blessés. Le dernier entretien entre les deux hommes remontait à octobre 2022, quand Sergueï Choïgou avait « dit craindre une frappe de bombe sale par les Ukrainiens sur leur territoire pour en faire porter la responsabilité à la Russie » .
Emmanuel Macron, qui n’a plus parlé avec Vladimir Poutine depuis septembre 2022, a justifié l’initiative de cet échange par le fait que la France avait précisément « des informations utiles » à transmettre « sur les origines et l’organisation de cet attentat ». Ce groupe « avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives » sur le « sol » français, avait indiqué le chef de l’Etat trois jours après l’attentat.
Des dissensions sur la nature des discussions
Selon un communiqué de l’hôtel de Brienne, Sébastien Lecornu a rappelé lors du coup de fil « la ferme condamnation et la solidarité de la France avec les victimes », et martelé que « la France ne dispose d’aucune information permettant d’établir un lien entre cet attentat et l’Ukraine ». Il a aussi été question de la guerre en Ukraine sans que l’on connaisse les détails de l’échange.
Toujours selon les services de Sébastien Lecornu, ce dernier a « condamné sans réserve la guerre d’agression que la Russie a lancée en Ukraine », et a indiqué à Sergueï Choïgou que la France « continuera de soutenir l’Ukraine aussi longtemps et aussi intensément que nécessaire dans sa lutte pour la liberté et la souveraineté, afin de ramener la paix et la sécurité sur le continent européen ».
Mais dans la soirée, des dissensions sur la nature des discussions sont immédiatement intervenues dans les communiqués des deux capitales. Après avoir indiqué que l’envoi de troupes françaises en Ukraine pourrait « créer des problèmes pour la France elle-même », Moscou a indiqué que les deux pays s’étaient dits « disposés à dialoguer » concernant le conflit en Ukraine, ajoutant que « le point de départ pourrait être l’initiative d’Istanbul pour la paix ».
« Manipulation extrême »
Des propos a priori inattendus de la part de la France et immédiatement démentis par Paris. Le ministre russe a bien affirmé « être prêt à reprendre le dialogue sur l’Ukraine », mais « la France n’a accepté ni proposé quoi que ce soit » sur ce sujet, a souligné à l’AFP l’entourage du ministre français.
Moscou n’a pas hésité non plus à écrire que « le régime de Kiev ne fait rien sans l’aval de ses superviseurs occidentaux », espérant que « les services secrets français ne sont pas derrière » l’attentat. Des « commentaires baroques et menaçants », a réagi Emmanuel Macron, qui y voit « la démonstration » de ce qu’il dit « depuis le début d’année » : « un accroissement de la posture agressive de la Russie et ça ne se passe pas qu’avec la France ».
Une remarque qui a aussi fait bondir ce matin François Hollande et Jean-Yves Le Drian. « C’est de la manipulation extrême. On est dans la manipulation absolue et malheureusement l’instrumentalisation du terrorisme à des fins de propagande », a déploré l’ancien ministre des Affaires étrangères et ancien ministre de la Défense sur Sud Radio. L’ancien président socialiste a quant à lui recommandé sur France Inter que le gouvernement n’entretienne « aucun contact » avec la Russie car elle « instrumentalise ces discussions ».
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