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Publié le 3 janv. 2024 à 19:34Mis à jour le 3 janv. 2024 à 19:41
Les images d’un immeuble éventré par un drone tueur à Beyrouth dans lequel Saleh al-Arouri a été tué, ont été perçues en Israël comme le premier compte réglé avec succès contre un chef du Hamas depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre. Mais en procédant à l’élimination du numéro deux de l’organisation islamiste palestinienne, Israël, qui n’a pas officiellement revendiqué l’opération, a pris le risque de déclencher une guerre avec le Hezbollah au Liban.
Le coup porté au prestige de cette milice chiite, véritable Etat dans l’Etat au Liban, est double. Non seulement l’attaque s’est produite dans le quartier de Dahiya, bastion du Hezbollah, mais le dirigeant islamiste était aussi un allié très proche du Hezbollah, qui, avec le Hamas notamment, forment « l’axe de résistance » armé et financé par l’Iran contre « l’entité sioniste » (Israël). Lors d’une longue allocution télévisée, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah a affirmé mercredi que « nous ne resterons pas muets à propos de l’assassinat de Saleh al-Arousi, nous n’avons pas peur de la guerre ». Tout en restant vague sur une réaction militaire immédiate de son organisation.
Seule certitude : Saleh al-Arouri se trouvait dans le collimateur d’Israël depuis des années. Benyamin Netanyahou, le Premier ministre l’avait menacé de mort avant même la guerre à Gaza déclenchée à la suite des tueries commises par le Hamas dans le sud d’Israël. Cet islamiste était considéré comme le « cerveau » d’une série d’attentats anti-israéliens en Cisjordanie, de trafic d’armes, ainsi que de tirs de roquettes de militants du Hamas en coordination avec le Hezbollah vers le nord d’Israël à partir du Liban.
Rien d’étonnant dans ces conditions à ce qu’il se soit retrouvé avec Yahya Sinwar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza et Mohammed Deif, qui dirige la branche militaire de l’organisation islamiste, en tête de la liste israélienne des « terroristes à abattre ».
Arrêt de mort pour les terroristes du 7 octobre
Comme l’a souligné mercredi le chef du Mossad, David Barnea : « Les mères arabes doivent savoir que tous ceux qui ont participé directement ou indirectement aux massacres du 7 octobre ont signé leur arrêt de mort. » Ronen Bar, le patron du Shin Beth, le service de sécurité intérieure, responsable de la lutte antiterroriste a, pour sa part, assimilé la campagne engagée d’élimination des dirigeants du Hamas à l’assassinat d’une dizaine de responsables palestiniens, notamment à Paris, impliqués dans l’attentat à Munich contre la délégation olympique israélienne en 1972, qui avait fait 11 morts.
La grande inconnue porte désormais sur les conséquences de la disparition de Saleh al-Arouri. Un porte-parole de l’armée a affirmé que « Tsahal est prête à faire face à tous les scénarios », autrement dit à une guerre sur plusieurs fronts au sud dans la bande de Gaza, au nord au Liban et en Syrie, sans compter de possibles tirs de missiles à longue portée des Houthis yéménites alliés de Téhéran ou de milices pro-iraniennes depuis l’Irak. D’importants renforts miliaires ont été déployés en Cisjordanie, où la popularité du Hamas est à son comble depuis le début de la guerre ainsi qu’à la frontière avec le Liban.
Blinken reporte sa visite
Autre signe de tension : Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, qui devait revenir à la fin de la semaine pour la 6e fois en Israël, a reporté sa visite. Les Etats-Unis ont à de multiples reprises mis en garde Israël contre une extension de la guerre au Liban. Par ailleurs, les négociations sur la libération des 131 otages détenus par le Hamas ont été suspendues par les islamistes.
L’élimination de Saleh al-Arouri risque également de rendre beaucoup plus compliqué un arrangement entre Israël et le Hezbollah engagés dans des affrontements militaires limités pour le moment. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, la milice chiite multiplie les tirs d’obus, de roquettes antichar, tandis que l’armée israélienne réplique par des bombardements aériens, ou des tirs de chars et d’artillerie qui se sont poursuivis mercredi, sans pour autant aller jusqu’à bombarder massivement des quartiers du Hezbollah à Beyrouth comme cela avait été le cas lors de la guerre au Liban en 2006.
De son côté, Emmanuel Macron n’a pas caché ses craintes à propos d’un possible élargissement du conflit. « Il est essentiel d’éviter toute attitude provoquant une escalade particulièrement au Liban », a affirmé le président. La France tente notamment avec le gouvernement libanais, le Hezbollah, Israël, les Etats-Unis et l’ONU de trouver un compromis pour ramener le calme sur ce front. L’élimination de Saleh al-Arouri complique cette mission.
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