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Publié le 14 déc. 2023 à 16:34
Confronté à un véritable rouleur compresseur diplomatique américain, Benyamin Netanyahou résiste, du moins pour le moment. Mais face à lui, l’administration de Joe Biden mobilise la grosse artillerie. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche est arrivé jeudi en Israël, le général Charles Brown – chef d’état-major est attendu ce vendredi et lundi, pour couronner le tout, ce sera au tour du Secrétaire à la Défense Lloyd Austin de débarquer.
Les discussions risquent d’être tendues tant les désaccords s’accumulent. En résumé, Joe Biden souhaite qu’une date butoir pour la fin de la guerre soit fixée, l’idéal serait qu’elle s’achève dans quelques semaines. Yoav Galant, le ministre israélien a fait la sourde oreille et indiqué lors d’un entretien avec Jake Sullivan que les combats pourraient durer « plus que quelques mois ».
Le président américain insiste pour qu’Israël réduise l’ampleur de ses bombardements aériens dans la bande de Gaza, facilite la fourniture d’une aide humanitaire aux 2,3 millions de Palestiniens de cette région.
Les Etats-Unis insistent pour qu’une Autorité Palestinienne « revitalisée », actuellement présidée par Mahoud Abbas, prenne le pouvoir à la place du Hamas dans la bande de Gaza. Ils pressent le gouvernement israélien de sévir contre les colons extrémistes auteurs d’exactions contre des Palestiniens en Cisjordanie.
Ces désaccords n’ont pas affecté les livraisons d’armes. Les Etats-Unis ont ainsi fourni 15.000 bombes et 57.000 obus de mortier à l’armée israélienne depuis le début de la guerre le 7 octobre à la suite d’une infiltration sanglante du Hamas dans le sud d’Israël, qui a fait 1.200 morts tandis que 240 Israéliens et étrangers étaient pris en otages. En revanche, les Américains retardent la livraison de 27.000 fusils de crainte qu’ils soient distribués à des colons de Cisjordanie.
Continuer « jusqu’à la victoire »
Benyamin Netanyahou, dont la marge de manoeuvre est limitée par deux partis d’extrême droite de sa majorité, qui refusent tout compromis, maintient son cap, du moins publiquement. « Nous continuerons jusqu’à la fin, jusqu’à la victoire et l’élimination du Hamas, quand bien même nous devrions faire face une pression internationale, rien ne nous arrêtera, qu’il n’y ait pas de doute sur cela », a proclamé le Premier ministre. Eli Cohen, le chef de diplomatie, a également rejeté un cessez-le-feu » car à ce stade, il s’agirait d’un cadeau aux terroristes du Hamas », alors que 153 pays ont voté mercredi à l’ONU pour un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ». Seuls 10 Etats ont voté contre et 23 se sont abstenus. Ce vote traduit l’isolement croissant de l’Etat hébreu dans le monde, comme n’a pas manqué de le souligner Joe Biden.
Désaccords sur l’après-guerre
A propos du « jour d’après » la guerre, Benyamin Netanyahou campe sur ses positions. » Gaza ne sera pas un Hamastan ni un Fatahstan », a-t-il martelé en faisant allusion au Fatah, le parti de Mahmoud Abbas. Il n’est pas non plus question pour lui de s’engager à l’avance à un retrait total de la bande de Gaza après la guerre comme le veulent les Américains. Selon ses proches, Israël entend non seulement créer une « zone de sécurité » tout le long de la bande Gaza en territoire palestinien et maintenir pour une durée indéterminée une présence militaire israélienne massive dans le nord de la bande de Gaza pour éviter les tirs de roquettes vers les localités israéliennes. « Oui, il y a des désaccords sur l’après-guerre, j’espère que nous parviendrons à un accord » avec les Etats-Unis, s’est contenté d’affirmer le Premier ministre.
Certains ministres du Likoud, le parti de Benyamin Netanyahou, tel Amichai Chikli, ministre chargé de la Diaspora vont même jusqu’à préconiser une recolonisation de la bande de Gaza « dans les secteurs où cela peut avoir du sens ». Israël a évacué toute la bande de Gaza et démantelé les 21 implantations qui s’y trouvaient en 2005. Un tel scénario de retour en arrière a d’ores et déjà été dénoncé par les Etats-Unis.
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