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Publié le 16 sept. 2023 à 8:42
Il aura suffi de 24 heures pour que les premiers effets de la grève inédite frappants les trois grands constructeurs automobiles américains commencent à se faire ressentir.
Le groupe Ford a annoncé le renvoi temporaire d’environ 600 employés de son usine de Wayne (Michigan), par manque d’activité. Ils n’auront pas droit aux indemnités de chômage.
Selon le constructeur, « la grève dans la partie assemblage et peinture » affecte les employés de secteurs non grévistes qui ne peuvent accomplir leurs tâches par manque d’équipement. « Notre système de production est hautement interconnecté », a-t-il justifié.
Vers un retour aux négociations
Cette usine fait partie des trois sites concernés par un arrêt de travail lancé dans la nuit de jeudi à vendredi. Il vise les « Big Three », les « Trois Grands » constructeurs américains, à savoir General Motors (GM), Ford et Stellantis (issu de la fusion du Français PSA et de l’Américain Chrysler).
Malgré deux mois de négociations, ils n’ont pas trouvé d’accord avec le puissant syndicat de l’automobile, l’United Auto Workers (UAW) sur les nouvelles conventions collectives avant l’échéance de jeudi soir. « Les entreprises ont fait des propositions significatives mais je pense qu’elles devraient aller plus loin » avec les employés, a estimé vendredi le président Joe Biden.
Le patron de l’UAW, Shawn Fain, s’est montré disposé, vendredi après-midi, à poursuivre les tractations. « Aujourd’hui, nous rassemblons nos membres. Demain, nous serons à la table des négociations », a-t-il indiqué, affirmant que les trois groupes avaient désormais reçu une « contre-offre complète ».
« Personne ne veut d’une grève »
Joe Biden, qui brigue un second mandat à la Maison Blanche en 2024, affiche régulièrement son soutien aux syndicats, de tous les secteurs. « Personne ne veut d’une grève », a-t-il déclaré, assurant néanmoins qu’il comprenait « la frustration des travailleurs », qui « méritent une part équitable des avantages qu’ils ont contribué à créer ». Au premier semestre 2023, les trois constructeurs ont généré un chiffre d’affaires cumulé de 276 milliards de dollars et un bénéfice net de 20,25 milliards.
Le débrayage a débuté vendredi dans trois usines d’assemblage : le site Ford de Wayne, ainsi que ceux de GM à Wentzville (Missouri, centre) et Stellantis à Toledo (Ohio, nord). Environ 12.700 employés devaient débrayer vendredi, selon le syndicat.
Le bilan économique de Joe Biden scruté
La dernière grève du secteur remonte à 2019 et n’avait affecté que GM, pendant six semaines. Joe Biden pourrait être pénalisé par un conflit social prolongé ou élargi, qui risque de peser sur la croissance. Son bilan économique est régulièrement critiqué par les républicains, en particulier du fait de l’inflation tenace.
Selon le cabinet de conseil Anderson Economic Group (AEG), qui compte notamment Ford et GM comme clients, une grève de dix jours de tous les syndiqués de l’UAW pourrait représenter plus de cinq milliards de dollars de pertes de revenus pour l’économie américaine.
L’UAW réclame un relèvement des salaires de quelque 40 % sur quatre ans, alors que les trois constructeurs n’ont pas été au-delà de 20 %, selon le syndicat. Les géants ont aussi notamment refusé d’accorder des jours de congé supplémentaires et d’augmenter les retraites, versées par des caisses propres à chaque entreprise.
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