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Publié le 14 sept. 2023 à 8:00
Les start-up de la greentech candidates à des tours de croissance (« growth ») ne sont pas légion dans la French Tech. Accenta est l’une d’entre elles. L’entreprise, spécialisée dans la décarbonation des bâtiments, vient de boucler une levée de fonds de 108 millions d’euros, menée par Eren Groupe et Siloé Infrastructures, deux spécialistes des énergies renouvelables. Une somme qui ne contient pas de dette, mais une part non précisée de secondaire.
« Nous ne sommes pas encore une licorne, même si c’est l’objectif à terme », glisse Pierre Trémolières, le patron, qui ne précise pas sa valorisation, mais indique céder les clés de la gouvernance à Eren Groupe, désormais majoritaire au niveau des votes. Lors de sa précédente levée de fonds – un tour interne de 9 millions d’euros -, la valorisation dépassait les 100 millions d’euros, selon nos informations.
Cette opération illustre la capacité d’Accenta à lier à la fois une expertise logicielle d’optimisation de la gestion d’énergie et une technologie « hardware ». Cette dernière est basée sur le stockage géothermique dans le sol, une énergie renouvelable ensuite réinjectée pour le chauffage ou la climatisation des bâtiments en fonction des saisons. Selon la start-up, elle permettrait une réduction de l’empreinte carbone et de la consommation énergétique de 80 % à 95 %.
Chaufferies bas carbone
« Il n’y aura pas de lutte contre le changement climatique si l’on investit uniquement dans des solutions logicielles, il faut aller chercher dans les infrastructures », remarque Eric Gossard, investisseur chez Serena, entré au capital de la start-up en 2020. C’est aussi l’une des raisons de l’arrivée de Siloé, un fonds d’infrastructure, géré par Crédit Mutuel Impact.
Accenta jouit d’un modèle d’affaires incitatif : la start-up finance l’installation et les chaufferies bas carbone, et se rémunère en échange de contrats longue durée avec ses clients. Elle s’attaque à l’immobilier professionnel (tertiaire, logements collectifs, entrepôts…) et assure avoir dans les tuyaux une « centaine de millions d’euros » de contrats.
Reste que pour proposer des sondes géothermiques, il est nécessaire de forer le sol à plusieurs mètres de profondeur. Or, « aujourd’hui, peu d’acteurs sont capables de proposer une offre de forage », souligne Eric Gossard. Dans un plan gouvernemental présenté en début d’année pour développer la géothermie en France, l’un des axes privilégiés est la structuration de la filière et la formation de foreurs.
Loi Elan
Accenta bénéficie en effet d’un important soutien réglementaire, en particulier du décret tertiaire (loi Elan), qui impose aux bâtiments de plus de 1.000 m² une réduction de la consommation d’énergie de moins 40 % dès 2030. Mais aussi de la réforme du marché du carbone ou encore de la directive CSRD sur le reporting extrafinancier, qui poussent à la décarbonation.
En France existe aussi Celsius Energy , un spin-off de Schlumberger, tandis que les Etats-Unis ont notamment Fervo Energy, une start-up soutenue par Google, qui développe un site commercial pilote dans le Nevada.
De son côté, Accenta étudie les différents marchés européens. « C’est un travail de dentelle. Il faut regarder les ratios pays par pays. La transition environnementale n’aura lieu que si elle est finançable », relève Pierre Trémolières, qui a créé la société en 2016. Le dirigeant dispose par ailleurs d’une enveloppe pour réaliser de la croissance externe. L’entreprise n’en est pas à son coup d’essai, avec trois start-up rachetées par le passé : Seti (bureau d’ingénierie), effiPilot et Oze Energies (optimisation énergétique).
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