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Publié le 12 janv. 2024 à 17:43Mis à jour le 12 janv. 2024 à 20:02
« J’ai encore plus d’énergie et d’enthousiasme qu’au premier jour. C’est le moment d’accélérer, d’aller au bout de cette transformation », s’est réjoui Bruno Le Maire après l’annonce de sa confirmation au poste de ministre de l’Economie.
De l’énergie, il va justement en avoir besoin, sans mauvais jeu de mots, puisqu’il hérite d’un nouveau portefeuille, porté jusqu’à présent par Agnès Pannier-Runacher, celui du ministère de la Transition énergétique.
Une réflexion collective
L’énergie ne bénéficiera donc plus d’un ministère en propre, comme c’était le cas depuis dix-huit mois, une première depuis quinze ans. S’il est bien reconduit comme ministre délégué à l’Industrie, ce qui devrait être le cas de sources concordantes, Roland Lescure devrait en hériter.
A Bercy, on assure que ce changement de périmètre est le résultat d’une réflexion collective, et pas d’un desideratum de Bruno Le Maire. « Il y a eu une concertation entre le ministre de l’Economie et des Finances, le président de la République et le Premier ministre, et il est apparu que cela faisait sens de rapprocher industrie et énergie pour accélérer la réindustrialisation », explique un proche du numéro deux du gouvernement Attal.
Le rattachement de l’énergie au ministère de l’Economie faisait d’ailleurs partie des premières recommandations faites par la Commission d’enquête parlementaire sur la souveraineté énergétique , présidé par le député de Haute-Savoie, Antoine Armand.
La part belle au nucléaire
Beaucoup s’interrogent toutefois sur les conséquences de ce rattachement sur la transition écologique. La réponse est à chercher dans le tout récent projet de loi sur la souveraineté énergétique, soumis à consultation et qui doit passer en Conseil des ministres d’ici à la fin du mois ou le début du prochain. Le texte fait la part belle à la relance du nucléaire.
En revanche, aucun objectif chiffré sur les énergies renouvelables ne figure dans ce projet de loi. Une lacune qui avait alerté les professionnels du secteur, les mêmes qui n’ont pas manqué de critiquer la disparition du ministère de la Transition énergétique.
« On peut être surpris de l’absence d’un ministère de l’Energie de plein droit, notamment après qu’on a connu en 2022 une crise énergie historique, qui n’est pas un sujet derrière nous », souligne Michel Gioria, délégué général de France Renouvelables. « L’enseignement des 18 mois passés est que si l’on veut une politique énergétique efficace, il faut une maîtrise technique, une capacité d’écoute et un suivi très fin, sur le terrain, de tous les éléments : nucléaire, renouvelables, plan de sobriété… Il ne faut pas que ce grand ministère nous en éloigne », insiste-t-il.
L’urgence environnementale
Une inquiétude partagée par certaines ONG, notamment France Nature Environnement : « Considérer l’énergie sous le seul prisme économique et du développement industriel serait extrêmement réducteur et en contradiction avec l’urgence environnementale et climatique, en favorisant l’approche techno-solutionniste au détriment de l’indispensable sobriété. »
A Bercy, on se veut toutefois rassurant, en citant la toute récente création au sein de la puissante Direction du Trésor d’une sous-direction dédiée à la transition écologique. Bruno Le Maire a d’ailleurs fait constater que son homologue allemand, Robert Habeck, avait à la fois le portefeuille de l’Economie et celui de la Protection climatique.
Les futurs décrets d’attribution, dont la parution est attendue pour la semaine prochaine, devraient permettre d’y voir plus clair sur le partage des responsabilités entre Bercy et le ministère de la Transition écologique, toujours chapoté par Christophe Béchu. Qui héritera notamment de la Direction générale de l’énergie et du climat ? Pour ce qui des des négociations à la prochaine COP, qui doit avoir lieu à Bakou, Christophe Béchu a obtenu l’assurance de représenter la France.
Dans cette organisation encore nébuleuse, une chose semble sûre : le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) devrait rester sous la houlette d’ Antoine Peillon et toujours rattaché à Matignon.
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