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(BFM Bourse) – L’exploitant de l’infrastructure a vu son cours de Bourse nettement décrocher à la suite de l’annonce d’un débrayage surprise qui entraîne une interruption totale du trafic.
Mauvaise surprise pour l’action Getlink. L’opérateur du tunnel sous la Manche fait face à une grève inattendue qui l’a amené à suspendre jusqu’à nouvel ordre son service et fermer ses terminaux en France et au Royaume-Uni, ce qui pèse sur son titre ce jeudi après-midi.
Vers 17h, l’action abandonnait plus de 3,5% à 16,23 euros, dans un marché atone, le SBF 120 perdant de son côté 0,3%. Le titre a surtout décroché un peu après 15h, c’est-à-dire quelques dizaines de minutes après l’annonce de ce mouvement de débrayage.
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« L’appel à la grève, survenu ce jour de la part des représentants des syndicats de personnels du site français d’Eurotunnel a occasionné l’interruption complète du service et la fermeture de nos terminaux en France et au Royaume-Uni. Les organisations syndicales ont rejeté la prime exceptionnelle de 1000 euros annoncée en fin d’année par la direction et appelé à la grève pour en demander le triplement », a indiqué la société dans une déclaration transmise à BFMBusiness.com.
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Un trafic en suspens
« Nous informons actuellement l’ensemble de nos clients de la situation via nos canaux de communication digitaux et œuvrons à un rétablissement de la situation. Nous poursuivons en continu le dialogue avec les organisations syndicales afin de dénouer la situation », a poursuivi Getlink.
En 2022, le trafic via le tunnel sous la Manche a représenté 1,45 million de camions transportés par les navettes Eurotunnel et 2,1 millions de véhicules de tourisme. Le nombre de voyageurs empruntant les trains Eurostar s’est lui inscrit à 8,3 millions.
Reste à voir combien de jour les débrayages dureront, alors que le ministre français des Transports, Clément Beaune, a appelé à trouver « immédiatement » une solution, jugeant « inacceptable » le blocage du tunnel.
Environ 138 milliards d’euros d’échanges de marchandises
La semaine dernière, le bureau d’études indépendant AlphaValue avait abaissé sa recommandation sur la valeur, passant d' »accumuler » à « alléger ». AlphaValue expliquait ne plus tabler sur un rebond du trafic des navettes Eurotunnel, que ce soit pour les camions ou les véhicules de tourisme, car le ralentissement économique observé au Royaume-Uni et dans une moindre mesure en France risque de persister l’an prochain.
« Cela pourrait avoir un impact à la fois sur le nombre de passagers et, dans une plus large mesure, sur le trafic de camions. Par conséquent, nous adoptons une prudence en révisant nos prévisions à la baisse (…) nous avons réduit notre prévision d’Ebitda (résultat brut d’exploitation) pour 2024 de 13% et de 18% pour 2025 », concluait AlphaValue.
Selon le bureau d’études, environ 138 milliards d’euros de marchandises sont transportés chaque année grâce à Eurotunnel ce qui représente 26% des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Getlink, de son côté estime que 65% de ses revenus dépendent « des conditions économiques et des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l’Europe continentale, ainsi que des conditions géopolitiques ».
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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