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Depuis l’acquisition de Matches il y a moins de trois mois, « l’entreprise a systématiquement raté les objectifs de son plan d’affaires et, malgré le soutien du groupe, a continué à enregistrer des pertes importantes » selon Frasers.
Le groupe d’habillement britannique Frasers a annoncé vendredi le dépôt de bilan de sa filiale de vêtements de luxe Matches Fashion, ce qui se traduit par 273 licenciements, dans un contexte de ralentissement de la demande pour les produits haut de gamme. Depuis que Frasers a acquis Matches, il y a moins de trois mois, « l’entreprise a systématiquement raté les objectifs de son plan d’affaires et, malgré le soutien du groupe, a continué à enregistrer des pertes importantes », pointe Frasers dans un communiqué.
« Il est devenu clair que trop de changements seraient nécessaires pour la restructurer, et les besoins de financement continus dépasseraient largement ce que le groupe considère comme viable », la direction de Matches a donc « pris la décision de mettre le groupe sous administration » judiciaire, poursuit le communiqué.
Matches « continuera à vendre via son site Web et ses magasins, tandis qu’un acheteur potentiel est recherché pour la marque », a indiqué dans un communiqué le cabinet de conseil Teneo, chargé de l’administration. « Malheureusement, 273 licenciements immédiats ont été nécessaires pour permettre à l’entreprise de poursuivre ses activités », sur un total de 533 employés au moment du dépôt de bilan, selon le communiqué. Matches dispose à la fois d’une plateforme de vente en ligne de marques de luxe et de trois magasins londoniens.
« L’échec le plus rapide de l’empire Frasers »
Frasers, propriétaire notamment de Sports Direct et candidat malheureux l’an dernier au rachat de Go Sport, avait annoncé en décembre l’acquisition de Matches pour environ 52 millions de livres (61 millions d’euros). L’objectif était de « renforcer l’offre de luxe de Frasers » dans le cadre de sa stratégie de montée en gamme. Le groupe possède notamment les grands magasins House of Fraser et Flannels. Frasers reconnaissait que l’entreprise « a été déficitaire ces dernières années », mais espérait pouvoir redresser la situation. « Matches a été touché par le ralentissement du secteur du luxe et semble avoir cédé sous la pression », a commenté Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
« Frasers a pris suffisamment de paris sur des entreprises vulnérables au fil des années pour savoir qu’on en gagne, mais qu’on en perd aussi. Son acquisition de Matches entre dans cette dernière catégorie », a ajouté l’analyste.
« C’est peut-être l’échec le plus rapide de l’empire Frasers, mais le groupe va simplement passer à autre chose et chercher la prochaine opportunité », a-t-il poursuivi. Selon lui, « les investisseurs ne semblent pas trop angoissés » par la situation. Le titre de Frasers a terminé en petite baisse de 0,25% à 804 pence à la Bourse de Londres vendredi.
Le groupe de luxe britannique Burberry avait de son côté annoncé en janvier avoir revu en nette baisse sa prévision de résultat annuel. Il s’agissait d’une nouvelle dégradation de la situation de l’entreprise, qui avait déjà prévenu en novembre d’une baisse de la demande mondiale.
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