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Publié le 19 déc. 2023 à 19:07
Les entrées en formation des chômeurs ont fortement progressé depuis 2017, notamment pour les moins diplômés d’entre eux. Mais les formations certifiantes – mieux à même de déboucher sur un emploi – ne leur ont que peu profité. Et les organismes de formation n’ont modernisé leurs pratiques pédagogiques.
C’est le bilan en demi-teinte qui ressort du quatrième rapport d’évaluation, publié ce mardi, du plan d’investissement dans les compétences (PIC), le dispositif de près de 15 milliards d’euros lancé au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron pour cinq ans.
Objectifs quantitatifs atteints
D’un point de vue quantitatif, le PIC a atteint ses objectifs compte tenu du flot d’argent sur la table. Les formations financées par les régions sont passées de 363.300 à 441.700 entre 2017 et 2022. Celles issues des programmes nationaux, l’autre grande composante du plan, ont connu une progression encore plus marquée (21.000 à 183.000). Et encore, le rapport met en évidence une sous-consommation des crédits assez importante.
Pour ce qui est des objectifs qualitatifs, la copie est nettement moins bonne même s’il faudra attendre le cinquième, et dernier, rapport dans un an pour disposer d’une évaluation sur les taux de retour à l’emploi. En attendant, le coup de zoom sur l’adaptation des formations aux compétences recherchées par les entreprises ne manque pas d’interroger, s’agissant, là encore, d’un des objectifs cardinaux du PIC (renforcé depuis par le plan Castex de septembre 2021 sur les métiers en tension).
Pour cela, encore faut-il identifier au mieux ces besoins en amont de l’achat des formations. « De nombreuses régions ont investi dans le développement de solutions informatiques […] de manière plus systématique et à grande échelle », souligne le rapport. Las ! A ce jour, aucun de ces outils n’est vraiment opérationnel, du fait de la difficulté à articuler besoins de court et de long terme.
Une concurrence kafkaïenne
Cet effort louable s’est heurté à la complexité du millefeuille de la formation professionnelle, déjà mise en avant avec la 2e édition du rapport. Elle se traduit par une concurrence kafkaïenne entre dispositifs mis en oeuvre par les régions, Pôle emploi et les branches professionnelles, via leurs opérateurs de compétences. Résultat, le nombre de formations menant à des métiers identifiés comme en tension reste inférieur en 2022 à celui de 2019 : 382.600 contre 431.000 ! Leur part dans le total a diminué, et la baisse concerne toutes les régions.
La formation peut agir sur le manque de compétences pour occuper un métier donné et ainsi profiter à un chômeur au niveau de qualification insuffisant ou inadéquat, rappelle le comité scientifique chargé de l’évaluation. Elle ne peut pas, en revanche, remédier aux problèmes d’attractivité, de salaires faibles et d’horaires pénibles.
Comme dans un cercle vicieux, quand les deux se combinent, les organismes de formation hésitent à ouvrir des sessions qui n’attirent pas de stagiaires. Exemple dans le Grand Est, où de nouveaux plateaux techniques préparant au métier de la soudure ont dû fermer faute de candidats.
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