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Publié le 30 nov. 2023 à 18:04Mis à jour le 30 nov. 2023 à 18:24
Les efforts déployés depuis un an n’auront pas été vains. La première décision importante de la nouvelle COP qui vient tout juste de s’ouvrir à Dubaï a été d’entériner la création du fonds « pertes et dommages », qui doit permettre aux pays les plus vulnérables de financer la réparation des dégâts causés par le réchauffement climatique.
« Nous avons écrit une page d’histoire », s’est aussitôt félicité le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, évoquant une rapidité « inédite, phénoménale et historique ». La décision a de fait créé la (bonne) surprise, alors que l’on aurait pu craindre de nouveaux blocages sur le sujet. Les délégués des près de 200 Etats participants se sont même fendus d’une standing ovation.
Sujets qui fâchent
« C’est l’aboutissement de 30 ans de lutte des pays en développement, qui réclamaient des moyens pour lutter contre les catastrophes climatiques », souligne Fanny Petitbon, responsable plaidoyer pour la France de l’ONG Care. « Même si le texte est plein de lacunes, j’en ai la chair de poule ! »
La décision consacre la création d’un fonds dont le principe avait été acté l’an dernier, à Charm el-Cheick. Depuis un an, un comité de transition (composé de représentants de 24 pays) a travaillé d’arrache-pied sur ces modalités fonctionnelles. Notamment : quel montant, quelle gestion, quels contributeurs, quels bénéficiaires ? Autant de questions peu consensuelles – c’est un euphémisme.
Après de difficiles négociations, un compromis avait été trouvé le 4 novembre , prévoyant notamment que le fonds serait abrité par la Banque mondiale pendant une période transitoire de 4 ans. Mais la sensibilité des sujets avait fait craindre que l’accord soit remis en cause à Dubaï.
A charge maintenant pour le Conseil d’administration du fonds (dont la composition de 26 membres fait l’objet d’un équilibre subtil entre pays) de trancher sur les sujets qui fâchent. Alors que les pays développés souhaitaient que des Etats comme la Chine ou les pays du Golfe y participent, le texte prévoit simplement que les pays développés sont « exhortés » à y contribuer, et que les autres y seront « encouragés ».
Premières contributions
Autre sujet explosif, aucun montant n’est à ce stade mentionné, faisant craindre à certains que le fonds demeure « un porte-monnaie vide ». Les pays du Sud avaient évoqué un objectif de 100 milliards de dollars par an – de quoi couvrir des besoins estimés à 580 milliards de dollars d’ici à 2030, selon Fanny Petitbon.
En attendant qu’un objectif soit inscrit dans le marbre, les premières contributions ont commencé à tomber. Hôtes de la COP28 et soucieux de son succès, les Emirats arabes unis ont ouvert le bal avec une promesse de 100 millions de dollars, suivis de l’Union européenne (225 millions d’euros, dont 100 millions de dollars pour l’Allemagne), du Royaume-Uni (40 millions de livres), des Etats-Unis (17 millions de dollars) et du Japon (10 millions de dollars).
D’autres annonces de contributions sont attendues au cours du « segment de haut niveau », qui doit se tenir vendredi et samedi. Plus de 140 chefs d’Etat sont attendus, parmi lesquels le président français Emmanuel Macron qui doit pousser plusieurs initiatives, notamment sur le charbon ou le nucléaire. Le président en profitera pour rencontrer des dirigeants du Moyen-Orient, (dont son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, celui des Emirats Mohammed ben Zayed al-Nahyane, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, ou le président israélien Isaac Herzog), avant de se rendre au Qatar samedi.
De son côté, le pape François a annulé son voyage en raison d’une bronchite, mais a appelé jeudi à « penser au bien commun […] plutôt qu’aux intérêts de circonstance de quelques pays ou entreprises ». Les Etats-Unis ont finalement annoncé que la vice-présidente Kamala Harris représenterait le pays, à la place de Joe Biden .
De nombreuses annonces d’engagements volontaires d’Etats sont attendues au cours de ces deux jours. Mais c’est bien la décision finale de la COP, adoptée par consensus par l’ensemble des 195 parties, qui témoignera d’un succès ou d’un échec de la conférence. Au total, 97.000 personnes ont été accréditées cette année, selon les organisateurs. C’est deux fois plus que l’an dernier.
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