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Publié le 6 sept. 2023 à 6:46Mis à jour le 6 sept. 2023 à 15:01
C’est une alliance de pays dont la pertinence ne cesse de se renforcer face à la menace russe . L’Initiative des trois mers, fondée au lendemain de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, se réunit mercredi et jeudi en sommet à Bucarest, en Roumanie. Elle compte douze Etats d’Europe centrale et orientale, tous membres de l’Union européenne. Ils constituent, ensemble, un bloc de 111 millions d’habitants reliant la Baltique, la mer Noire et l’Adriatique.
« C’est une plateforme très flexible et pragmatique qui a le vent en poupe, le contexte géopolitique lui apporte une dynamique supplémentaire », estime Florent Marciacq, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales.
Une quatrième mer
Signe de cette attractivité renforcée, la Grèce doit rejoindre l’Initiative à l’occasion du sommet – une quatrième mer sera donc concernée, la mer Egée. La Géorgie, la Moldavie et la Macédoine du Nord, qui ne font pas partie de l’Union, pourraient également y adhérer ultérieurement. Quant à l’Ukraine , elle est « partenaire » associé depuis l’an dernier.
« L’idée de l’Initiative des trois mers, c’est de construire un axe Nord-Sud sur le flanc est de l’Europe, en développant des infrastructures de transport, d’énergie ou encore dans le numérique, pour remplacer l’axe Est-Ouest avec la Russie qui était privilégié avant la chute du rideau de fer », décrypte Geneviève Pons, directrice générale du think tank Europe Jacques-Delors à Bruxelles.
« Couper le cordon ombilical » avec Moscou est particulièrement pertinent dans le secteur des hydrocarbures. De la Lituanie à la Bulgarie, les anciens pays du bloc de l’Est étaient, encore très récemment, massivement approvisionnés en gaz et en pétrole de Russie, par pipeline notamment.
Terminaux de GNL
La Pologne et la Lituanie ont déjà construit des terminaux d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) sur la Baltique pour se passer du gaz russe, de même que la Croatie sur l’Adriatique . Ces pays construisent aussi des gazoducs terrestres pour faire passer ce gaz importé par la mer dans les pays voisins. La Grèce suit la même stratégie en mer Egée , avec le port d’Alexandroupoli, en lien avec la Bulgarie voisine.
Le projet Via Carpartia regroupe des chantiers d’infrastructures routières, également orientées Nord-Sud, entre la Pologne et la Grèce. « L’Initiative met aussi de plus en plus l’accent sur le numérique pour renforcer la résilience et la sécurité de la région dans ce domaine », relève Mihai Sebe, expert à l’Institut européen de Roumanie qui a publié un rapport à l’occasion du sommet de Bucarest.
Préparer l’adhésion de l’Ukraine
Beaucoup de financements viennent de Bruxelles, car les projets recoupent largement les priorités de l’Union européenne. L’Initiative des trois mers dispose aussi de son propre fonds, alimenté par les pays membres ainsi que les Etats-Unis. « L’Initiative est intéressante pour la stratégie d’influence européenne de Washington », souligne Florent Marciacq. John Kerry, envoyé spécial du président des Etats-Unis pour le climat, sera présent au sommet.
« Il y a une volonté d’élargir les financements à d’autres pays comme le Japon, qui est invité à Bucarest », note Mihai Sebe. En associant Kiev à l’Initiative, l’idée est aussi de préparer l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne promise, à terme, par les Vingt-Sept.
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